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22 novembre 2024

A la Galerie Depardieu: Vanité

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Dans le cadre du 70° anniversaire de l’association : Union Méditerranéenne pour l’Art Moderne, créée par Matisse et Bonnard, la galerie Depardieu a donné Carte Blanche à Simone Dibo Cohen pour cette exposition réunissant trois artistes, laquelle se poursuivra jusqu’au 13 février.

On songe à l’ecclésiaste, tout est remis en question : la vie, la mort, la vie, un cycle infini. Des crânes blanchis au soleil, des hommes, des femmes ? Là n’est pas la question, il n’y a même pas de question, c’est une constatation, celle de comprendre et savoir le devenir des êtres et des choses. L’après ? Oui pour les croyants, une question sans réponse pour les incroyants, la poser, signifie qu’il y a un après, animé ou inanimé et ces crânes en sont les témoins.

Jean Philippe Pernot aligne ses crânes sur fond noir, sombres comme la nuit, la mort serait une nuit éternelle ? Non ! Une croix rouge, soleil resplendissant y apporte l’espoir. Mais vanité de tout orgueil, l’artiste nous rappelle la fin inéluctable de notre corps physique. Il n’y a plus de vanité, l’ecclésiaste le confirme. Jadis sur ces crânes il y avait des cheveux et c’est un autre artiste : Simon Couvin qui nous décline les cheveux et les poils sous toutes leurs formes. Ce sont des sculptures et magie du son, ces cheveux s’identifient à des ramures où l’on peut entendre le chant des oiseaux.

L’artiste en fait des nids, genèse de la vie, un début et une fin. Les cheveux continuent à pousser trois jours après la mort, ils sont donc les témoins de cet après et nous en dévoilent peut-être le secret. Le troisième artiste : Nasr Eddine Bennacer nous entraîne, quant à lui, dans un univers poétique et fabuleux. Il y la poésie, la magie des mots et des images, des fables et donc une morale. Il nous fait prendre conscience d’un monde où tout est manipulation et illusion.

Cet artiste conclu magnifiquement cette exposition en nous démontrant l’absurdité d’une société où tout est marchandisation, individualisme et consommation. Là aussi la vanité est dénoncée : Etre celui qui a et après ? Non, la vie et l’homme sont autre chose que posséder toujours plus, une course en avant, une course à l’abîme, la vanité d’être. Là on posera une seule question, la bonne question : Est-ce que cela peut continuer ? « Vanité des vanités, tout est vanité ! ».

Une vidéo complète l’exposition, un violoncelle sur un palier, un escalier, des cheveux tombants en cascade et la musique qui nous prend, nous saisit.

Thierry Jan

Le site de la Galerie Depardieu

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