Du 3 au 5 avril 2012 à Villa Arson – Nice
-PROGRAMME:
Mardi 3 avril: Journée d’étude « Indices de guerre/modernité du cinéma », ouvert à tous
18h00 : Lecture-performance « Aïda sauve-moi » par Joana Hadjithomas et Khalil Joreige
Confrontation du visible et de l’invisible, des faits et du récit, de la logique et du hasard, le texte interroge les processus ą l’oeuvre dans toute construction en images d’un réel qui se dérobe. Au moment de la sortie au Liban de leur nouveau film A Perfect day, les cinéastes découvrent que leur fiction a pris des allures de documents.
20h30: Programme de courts-métrages de J. Hadjithomas et K. Joreige, en présence des cinéastes
Le Film perdu / Le film al Mafkoud de Joana Hadjithomas et Khalil Joreige (Liban/France, 2003, 42 min, vostf)
La copie de notre premier long métrage Autour de la maison rose a disparu au Yémen, le jour du dixiŹme anniversaire de la réunification du Sud et du Nord du pays. Un an aprŹs, nous partons sur les traces du film perdu. Une enquźte entre Sana’a et Aden, une recherche personnelle autour de l’image et de notre statut de cinéastes dans cette partie du monde. Khalil Joreige, Joana Hadjithomas
Cendres / Ramad de Joana Hadjithomas et Khalil Joreige (Liban/France, 2003, 26 min, vostf)
Nabil revient ą Beyrouth après le décès de son père, mort et incinéré en France, pour accomplir sa dernière volonté : disperser ses cendres dans la mer, ą côté du grand rocher de la Raouché. Il se heurte alors au refus de sa famille, qui tient ą enterrer, selon les rites et les coutumes, un corps qui n’existe plus…
Mercredi 4 avril
20h30 : Projection animée par Philippe Azoury, en présence des cinéastes
Khiam 2000-2007 de Joana Hadjithomas et Khalil Joreige (Liban, 2007, 1h44, vostf)
Prix Georges de Beauregard du Festival International du Documentaire de Marseille 2008
Créée en 1985, dans la zone de sécurité occupée par Israël depuis 1978 et administrée par sa milice supplétive, l’Armée du Liban-Sud, Khiam était un lieu de non-droit, où régnaient l’arbitraire, la torture, l’humiliation et la privation. Sonia, Afif, Soha, Rajaé, Kifah, Neeman qui ont passé dix ans dans cet enfer. Ils témoignent de la vie quotidienne au camp et disent comment ils ont pu trouver la force d’exister dans cet univers concentrationnaire.
« Libéré en mai 2000, le camp est transformé en musée, puis, lors de la guerre de Juillet 2006, entièrement détruit sous les bombardements. Il est envisagé aujourd’hui de le reconstruire à l’identique. Huit ans après le premier tournage, les cinéastes retrouvent les six détenus. Ils évoquent cette fois avec eux la libération, puis la destruction du camp, et enfin sa reconstitution. La mémoire, l’Histoire, la commémoration et le pouvoir de l’image, tels sont les clefs de ce film en deux volets. » Jean-Pierre Rehm
Jeudi 5 avril
18h00: Programme de courts-métrages et vidéos libanais présenté par Philippe Azoury
La rose de personne de Ghassan Salhab (Liban, 2000, 12 min)
Le film parcourt à Beyrouth une rue chargée d’histoire, de fiction, mais aussi une rue comme toutes les autres en prise avec le réel. Une automobile dans laquelle un homme et une femme hors-cadre dialoguent à travers les bruits de la rue.
(posthume) de Ghassan Salhab (Liban, 2007, 28 min)
Réalisé quelques temps après l’agression israélienne de l’été 2006, un essai doublement hanté par l’absence présente de toute fiction et l’omniprésence du réel.
Le candidat d’Akram Zaatari (Liban, 1995, 10 min)
« C’est une critique sur la promotion des politiciens à la télévision. Un candidat se présentant à la présidence parle de son programme dans un discours général et léger sur des problèmes tels que la résistance et l’éducation ». Heure exquise
Lebanon/war de Rania Stephan (Liban, 2006, 47 min)
« Tourné en juillet et août 2006, ce film est une succession de scènes de rue et de portraits montrant les habitants de Beyrouth qui tentent de vivre malgré les bombardements… L’urgence du tournage et ses conditions de réalisation dessinent les contours d’un pays en guerre. » Festival Paris Cinéma
20h00: Projections présentées par Philippe Azoury
A Perfect day de Joana Hadjithomas et Khalil Joreige (Liban/France/Allemagne, 2006, 1h26, vostf)
Vingt-quatre heures dans la vie de Malek, jeune Beyrouthin victime du syndrome de l’apnée du sommeil. Ce jour-là, il convainc sa mère, avec qui il vit, de se rendre chez un avocat pour déclarer officiellement la mort de son père, disparu quinze ans plus tôt et décide aussi de partir à la recherche de Zeina, la femme qu’il aime mais qui refuse de le revoir. Et si aujourd’hui était « le jour parfait » pour échapper à ses fantômes et retrouver ceux que l’on a perdus ?
Je veux voir de Joana Hadjithomas et Khalil Joreige (France/Liban, 2008, 1h15, vostf)
« Juillet 2006. Une guerre éclate au Liban. Une nouvelle guerre mais pas une de plus, une guerre qui vient briser les espoirs de paix et l’élan de notre génération. Nous ne savons plus quoi écrire, quelles histoires raconter, quelles images montrer. Nous nous demandons : « Que peut le cinéma ? ».
Les invités ::
Joana Hadjithomas et Khalil Joreige. Ce couple de cinéma construit, depuis les années quatre-vingt-dix, un travail, entre fiction et document, autour des conflits qui ont marqué l’histoire contemporaine du Liban. La confrontation du visible et de l’invisible, des faits et du récit, de la logique et du hasard, leur cinéma interroge les processus à l’oeuvre dans toute construction en image d’un réel qui se dérobe.
Philippe Azoury. Critique de cinéma à Libération, collaborateur régulier aux Inrockuptibles et aux Cahiers du cinéma. Il a aussi co-fondé un blog consacré aux livres (Discipline in Disorder) et écrit régulièrement sur la musique électronique (Alainfinkiel-kraustrock). Il a publié plusieurs ouvrages de cinéma : Fantômas…, Jean Cocteau et le cinéma…et A. Werner Schroeter… Il est aujourd’hui reporter pour le Nouvel Observateur.
Jean-Yves Jouannais. Cela fera bientôt trois ans que Jean-Yves Jouannais s’est lancé, au Centre Pompidou, dans la construction de A à Z d’une Encyclopédie des guerres, courant des origines à 1945. Proche de la performance, chaque entrée est commentée en direct, critiquée, réécrite au fur et à mesure et durant la lecture, sont projetés tous types d’illustrations: cartes, photographies, tableaux, extraits de films, actualités d’époque, dessins animés, vidéos d’artistes, etc.