Après 12 ans d’interruption (pourquoi ?) la Castellada est de retour. Cette déambulation théâtrale sur le site du Château créée par la compagnie Miranda pour raconter l’histoire de la ville nous a beaucoup manqué. Mais n’ayons pas peur des mots : Castellada-le retour est une pure merveille.
Mise en scène grandiose (il faut dire que le site lui même n’est pas vraiment un inconvénient !), écriture élégante, costumes magnifiques, interprétation millimétrée. Le tout au service d’un propos qui refuse le provincialisme étroit au profit de l’expression, parfois dramatique, souvent très drôle et toujours émouvante, de valeurs universelles.
Et quel plaisir au cours de ce long spectacle (deux heures et demi) de retrouver dans l’obscurité ambiante de nombreux amis parmi les protagonistes. Tout d’abord « le boss » Thierry Surace en professeur Bédézange, frapadingue et sentencieux, ensuite Sylvia Scantamburlo, désopilante en vieille niçoise bougonne et flamboyante en Catherine Ségurane-Louise Michel. Plaisir aussi de croiser Manon Ugo, une des comédiennes fétiches de l’ami Jean-Pierre Fouchy, tout en grâce retenue devant ses fans familiaux. La talentueuse violoncelliste Marjolaine Alziari aperçue chez Muriel Mayette-Holtz la semaine dernière nous a enchantés tout au long du parcours musical très élaboré du spectacle. Quant à l’Eddy Merkx des régisseurs Gaspard Bellet, mon voisin, il fut dans son registre, talent, compétence et discrétion.
Mais au fil des minutes (des heures…), nous avons pu avec Bernard apprécier Emma Audineau, Lucas Gimello, Mari-Laurile Lili, Thomas Santarelli, Marielle de Rocca Serra, Cécile Guichard, Jérome Schoof, Jérémy Lemaire, Jessica Astier, Julien Faure, Frédéric Rubio et Dimitri Alexakis : une distribution extrêmement homogène, tout à fait épatante.
Patrick Mottard