C’était le coup du coeur du dernier Festival de Cannes, où il a obtenu le Grand Prix du Jury, le Fipresci de la critique internationale et la Queer Palm. L’émouvant drame 120 Battements par Minute de Robin Campillo n’a pas remporté pour un seul vote, 5 à 4, la Palme d’Or gagnée par l’originale mais pas tellement significative satyre suédoise sur l’art contemporaine The Square dirigée par Ruben Östlund.
Avec un style fiévreux débordant d’énergie, 120 Battements par Minute raconte l’histoire de Act Up (AIDS Coalition to Unleash Power), une organisation internationale pour la lutte contre le Sida fondée à New York par Larry Kramer en 1987 et specialisée dans actions éclatantes comme la couverture, en 1993, de l’obelisque dans Place de la Concorde avec une capote géante (Act Up-Paris fut crée en 1989). Son slogan ‘Silence = Death, Dance = Life’est dévenu célèbre au niveau mondial.
Le précis scénario offre un éspace narratif particulier à deux membres de l’association, Sean et Jérémie (Nahuel Perez Biscayart et Ariel Borestein, très expressifs) qui tombent amoureux entre les réunions passionnées, et à l’âme interventionniste du groupe, la belle Sophie (Adèle Haenel, simplement parfaite).
On comprend l’exigence de réveiller l’attention politique sur une plague sociale ignorée par le gouvernement et exploitée par les société pharmaceutiques: “Act Up est très minoritaire – avait déclaré à Cannes le réalisateur Robin Campillo – mais il y avaient des réunions avec 150-200 personnes qui se trouvaient ensemble tous les semaines.
Les gens n’avaient pas de choix: pour faire évoluer les choses il fallait se rassembler. Le film ne donne pas des conseils mais veut rappeler cet ensemble de personnes qui ne se serait jamais réuni sinon par cette épidemie. Ils ont crée ensemble un discours, une action et une force politique assez puissante, en effet.
Act Up a obtenu des victoires. Elle est née par un bésoin très fort, incandescent”.
120 Battements par Minute a beaucoup de rythme et tension marqués par la chanson cult Smalltown Boy des Bronski Beat – 2h 20m sont asbolument nécéssaires – et capture l’attention du spéctateur dès les premiers minutes.
Et finalement redonne une sorte de dignité ‘politique’ aux Gay Prides en les libérant d’une sorte d’aura de carnaval acquis avec le temps.
Roberto Schinardi