Diffusé en ouverture de la Quinzaine des réalisateurs à Cannes et au Fesitval CinéAlma de Carros grâce à l’infatigable activité de son créateur Charles Scibetta, confirme la place de Marco Bellocchio parmi les grands maîtres du cinéma italien.
« Fais de beaux rêves », inspiré d’un livre de Massimo Gramellini (grand journaliste de La Stampa), est un très beau film, d’une simplicité limpide, autour d’une tragédie intime.
Celle vécue par Massimo, un garçon de 9 ans, qui a une relation très tendre et complice avec sa mère.
Turin, 1969. : Cette mère meurt une nuit, dans des circonstances obscures. Du moins pour l’enfant, Massimo, auquel on cache la vérité, de plusieurs manières. On lui dit d’abord qu’elle est à l’hôpital, puis qu’elle est partie au Paradis,
Quelques jours après, son père le conduit auprès d’un prêtre qui lui explique qu’elle est désormais au Paradis. Massimo « refuse » cette disparition brutale. n’accepte pas vraiment toutes ces versions, il questionne, se rebelle.
C’est un garçon (Nicolò Cabras, formidable) au regard, noir et têtu, pour lequel la perte de cette mère est comme une hantise.
Année 1990: Massimo ( Valerio Mastrandea) est devenu un journaliste accompli, mais son passé le hante. Alors qu’il doit vendre l’appartement de ses parents, les souvenirs remontent, heureux ou malheureux, les blessures de son enfance tournent à l’obsession…
Le film ne cesse de faire des allers-retours entre 1969, un peu les années 70, où Massimo est ado, et la fin des années 90.
C’est depuis ce présent là que le récit se construit, autour de doutes et de peurs, souvent poignant, soulage aussi, en menant à une forme de délivrance