Pour Gaza mon amour, les réalisateurs jumeaux Arab et Tarzan Nasser expliquent que « dans ce territoire, les choses les plus simples s’avèrent toujours compliquées. » Comme l’amour que le héros du film, pêcheur de son état et sexagénaire, a développé pour une couturière à laquelle il ose à peine déclarer sa flamme.
Ne pas s’y tromper, Gaza mon amour est bel et bien un film politique, qui n’hésite pas à critiquer le Hamas, mais à sa manière, poétique, naïve et romantique. L’irruption d’une statue d’Apollon, dans une position « avantageuse », sert de lien comique et symbolique aux frères cinéastes qui s’en donnent à cœur joie dans le transgressif pour fustiger la morale ambiante, laquelle, par ailleurs, ne s’applique pas aux affaires d’argent.
Parfaitement dosé entre moments burlesques et passages sérieux (voire sentimentaux, avec une touchante candeur), Gaza mon amour est interprété à la perfection par l’acteur arabe israélien Salim Daw, proprement irrésistible (y compris en présence du perturbant Apollon), dont le tempérament s’allie parfaitement à la sobriété et à la pudeur de l’immense Hiam Abbass.
La dernière scène, magnifique, est à l’unisson d’un long-métrage somme toute optimiste et qui, malgré le contexte gazaoui, a tout d’un feel good movie.