Dans le corps et la psyché meurtris de la reine Anne de Grande-Bretagne (1665-1714), dernière souveraine Stuart, sujette à des crises de goutte et de larmes, à des accès de boulimie et de dépression abyssale, Olivia Colman, tout en chair (elle a pris 17 kilos pour le rôle), déploie l’immense étendue de son jeu. Et trouve l’un de ses premiers grands rôles au cinéma.
Il n’y a qu’à voir cette scène où la monarque, boiteuse, regarde danser, depuis son fauteuil roulant, sa favorite, la belle Lady Churchill… Aucun mot n’est prononcé, et pourtant tout est dit, embrassé dans un seul regard : la tristesse, le désir, l’émerveillement, la jalousie.
On est au début du XVIIIe siècle, à la cour d’Anne d’Angleterre (Olivia Colman), dernière monarque de la maison Stuart, dont la santé est fragile et le caractère instable. C’est son amie Lady Sarah (Rachel Weisz) qui gouverne le pays à sa place.
Arrive alors une nouvelle servante, Abigail Hill (Emma Stone), dont Lady Sarah croit faire son alliée, mais qui va devenir la favorite de la reine. Une place de confiance qu’elle ne va pas partager… C’est la guerre des femmes à la cour d’Angleterre , des intrigues de cour…
Une bande-son baroque du XVIIIe siècle, des dialogues brillants et fragiles, trois performances féminines magistrales dignes des Oscars et un décor de la cour anglaise de la reine Anne, suffisent à faire de ce film un triomphe absolu !!
Le réalisateur grec Yorgos Lanthimos avait reçu à Cannes le prix du scénario il y a deux ans pour « Mise à mort du cerf sacré ». Il revient avec un nouveau film, « La favorite », qui a déjà raflé sept prix aux Bafta, un Golden Globe et un prix à la Mostra de Venise (avec à chaque fois une récompense pour Olivia Colman)