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22 novembre 2024

Box-office: « Rouge » de Farid Bentoumi

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« Rouge », film français, est inspiré d’une situation réelle de pollution industrielle via des « boues rouges » rejetées par une usine d’alumines, qui bénéficiait (ou bénéficie ?) de la complicité des politiques pour déverser en toute impunité des déchets toxiques dans un parc naturel.

Néanmoins, le sujet « profond » du second film de l’acteur-réalisateur Farid Bentoumi (après « Good Luck Algeria » en 2016), est plus singulier, plus intéressant peut-être que la dénonciation des méfaits du capitalisme, puisque c’est justement « la trahison » qui intéresse Bentoumi. Car si tout le monde sera d’accord pour condamner les malversations d’une entreprise qui fait passer le respect de l’environnement et la santé de son personnel après les résultats financiers -, il est déjà beaucoup plus difficile de trancher quand révéler la « vérité » sur ces malversations revient plus ou moins directement à « trahir » tous ceux qui nous sont chers. Soit, répétons-le, le véritable dilemme du « lanceur d’alerte » qui se condamne à devenir un paria de la société, mais également un « ennemi » des siens.

Toute la première partie du film suit la découverte progressive des mensonges systématiques qui ont « protégé l’emploi », c’est-à-dire en fait l’entrepris, par une jeune infirmière qui prend un poste dans l’usine où son père a travaillé toute sa vie.

Sami Bouajila y est parfait, comme presque toujours, et il y a une véritable alchimie entre Zita Hanrot (« La Vie Scolaire », « Paul Sanchez est Revenu » !) et lui. Même si cette première partie a un aspect un peu démonstratif, elle nous rappelle des vérités qui ne sont pas bonnes à dire, et elle explique honnêtement pourquoi les décisions « justes » sont le plus souvent difficiles à prendre.

C’est lorsque « Rouge » introduit les personnages assez stéréotypés de la journaliste, puis les activistes écolos, avant d’essayer de se clore dans une ambiance de thriller, que le film de Bentoumi devient paradoxalement beaucoup moins intéressant : pas mauvais, non, car le scénario se déploie sur des bases solides et n’en fait jamais trop, juste trop prévisible.

Ce n’est toutefois pas une raison suffisante pour ne pas aller voir ce film courageux, qui a l’intelligence de poser plus de questions que de donner de réponses.

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