Plus de quatre-vingts après sa disparition , Benito Mussolini revient avec la même ambition: reconquérir le peuple italien. Mais comment y parvenir dans ce monde moderne ?
La question est posée: si le monde a changé, les italiens , eux, ils sont changés?
Dans ce film, adapté du livre de Timur Verne et du film « Il est de retour » de David Wnendt ( sauf que le revenant était Adolf Hitler) , le Duce , mystérieusement catapulté sur terre à travers la « porte magique » de piazza Vittorio à Rome est ensuite découvert par un jeune réalisateur qui le prend pour un génial imitateur et flaire le coup du succès professionnel, en l’aidant à organiser cette nouvelle « marche sur l’Italie » , le film étant destiné à être diffusé à la télévision.
Des gags comiques et des scènes exhilarantes suivent , mais sur le fond le metteur en scène veut montrer « l’alliance » entre l’impact des médias et son exploitation à travers le message politique aux fins de la séductions des foules.
En fait, les stratégies de manipulation des consciences des vieux régimes sot les mêmes qui emploie aujourd’hui la vidéocratie.
La scène finale, la traversé du centre de Rome en voiture découverte du Mussolini nouvelle version avec à ses côtés la présentatrice de télévision , salué par les « gens » qui confondent la fiction avec la réalité, est le vrai message du film : le succès (politique) est de plus en plus de celui qui sait faire passer la fiction par la réalité!
« Sono tornato » est un film bien réussi ( comment ne pas souligner l’exceptionnelle présence de l’acteur Massimo Popolizio qui rassemble au Duce comme un sosie ?) , une farce satirique bien réussie mais aussi une réflexion forte sur le retour des valeurs de l’extrême droite et nous interroge avec intelligence sur les responsabilités des médias, complices de cela.
Finalement « Sono tornato » est un film qui , à la fois, peut mettre à l’aise et qui fait rire.
« Castigat ridendo mores » , cette expression bien s’applique au film de Luca Miniero.