Mardi 8 juillet 2014, The Big One a frappé la planète Foot, le plus grande magnitude jamais atteinte pour un séisme a dévasté la mère-patrie : le Brésil. Son bourreau, l’Allemagne , aura sévi dès la 11 ème minute avant que six autres répliques assassines n’achèvent le pays.
L’Etat brésilien , sa population et le ballon rond se confondent, un drame s’est donc bien déroulé à l’Estadio Mineirao un soir d’été pourtant au départ dévolu à la fête du football samba et à l’exorcisme de la défaite de 1950 ( ce sont les médias qui le disent).
Depuis le début de la coupe du monde pourtant, la Seleçao joue mal , bafoue sa danse au pied et gagne au forceps. Pire, le pays voit les siens jouer à l’européenne comme ce fut le cas en 1990 et une élimination prématurée face à l’Argentine en 8 ème de finale du mondial italien.
Mais les Auriverde avaient-ils le choix ? Un creux générationnel n’est-il pas tout simplement la conséquence d’un tel fiasco?
La perte de l’ADN propre au Brésil n’est-il pas revenu en pleine figure d’un peuple qui depuis toujours est considéré comme la Dame nature du football, tant le talent semble naturel des plages de Rio aux favelas de São Paulo?
Personne ne voyait ou surtout n’osait remettre en cause la suprématie de l’héritage d’Adémir et Pelé. Un écrivain pourtant, Jean Philippe, venu de la Côte d’Azur avec son analyse profonde du Brésil , comparait le système sud-américain à celui de ….l’Allemagne tant ils étaient diamétralement opposés. Un opuscule sorti quelques jours avant le coup d’envoi de Brasil 2014
Une réflexion objective qui au final dépeint un contexte qui ne favorise que peu ou pas désormais l’émergence de talents à la louche dans un monde globalisé et ce malgré le fait que son aura formidable fait et fera perdurer encore le Brésil en tant que
« Pays du football » , proclamé par les passionnés.
Le match historique Brésil-Allemagne est encore et sera commenté pendant longtemps, sur tous les plans.
« Brésil, voyages en ballons », édité par l’association azuréenne Nord-Sud Développement, sorti avant la coupe du monde, prend donc aujourd’hui une résonance particulière à la lecture de la première page qui suit la préface, écrite par le légendaire Zico.
Ces premières lignes, suivies d’une explication chiffrée sur le nombre respectif de licenciés, en disent long : » Le Brésil est le pays du football : cette affirmation demeure une évidence, insensible aux bas et hauts de l’équipe nationale. Mais le Brésil n’est pas comme le pays du football organisé, celui des sélections et des clubs, celui des compétiteurs : l’Allemagne « .
Ce livre, dès sa conception, a eu pour but de montrer, comme il y est dit à plusieurs reprises, le jeu plutôt que le sport et la compétition.
C’est ce jeu et le travail de la technique, le jeu en liberté sur ce qu’il reste de terrains libres, au Brésil comme dans le monde entier, qui peut permettre d’avoir des footballeurs non formatés, des joueurs et pas seulement des compétiteurs. Mais à la condition que ces joueurs-là, dont Neymar est un des rares représentants, aient ou reçoivent les moyens d’apporter leur fantaisie dans l’univers, toujours plus exigeant, du sport professionnel.
A défaut, restera le plaisir et la beauté du jeu sans contrainte, à l’honneur sous la plume de Jean Philippe. Un auteur qui avait déjà traité de l’ascension de Zinedine Zidane (livre « Zidane, le roi modeste », traduit en plusieurs langues), dont il fut un des tout premiers observateurs enthousiastes, puis des difficultés de réussir une carrière professionnelle (film « Une équipe de rêve », sélectionné en 2006 à la Semaine de la Critique du Festival de Cannes).