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22 novembre 2024

Buda Musique ou le cas exemplaire d’un label de 20 ans !

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Si vous vous intéressez aux Musiques du monde, ce label ne vous est pas inconnu, il est même devenu le plus complet sur la planète pour les musiques traditionnelles et celles dites « urbaines ». J’avais découvert physiquement l’un de ses groupes en décembre dernier à la MJC Picaud de Cannes, Le Tigre des Platanes accompagné de la chanteuse éthiopienne Eténèsh Wassié. Le côté intimiste de cette salle cannoise peu médiatisée nous avait permis d’être au plus près de ces fantastiques musiciens jazz venus de Toulouse et de la non moins étonnante Eténèsh. C’est en discutant après le concert avec Marc Démereau, le saxophoniste et leader, que j’ai appris leur départ imminent pour une tournée de plus d’un mois en Ethiopie avant de revenir juste pour le Midem, en cette fin janvier, afin de fêter les 20 ans de leur label Buda Musique.

Gilles Fruchaux, directeur artistique de Buda Musique
Gilles Fruchaux, directeur artistique de Buda Musique

L’occasion de faire plus ample connaissance avec un label indépendant qui a non seulement réussi à durer mais qui continue à se développer dans un contexte discographique qui est difficile depuis quelques années. Début d’explications avec Gilles Fruchaux, le directeur artistique de Buda Musique, quelques heures avant cette soirée très particulière avec deux groupes en concert dans le salon Diane de l’Hôtel Majestic, dont le Tigre des Platanes (1) en ouverture avant Yom et sa clarinette kesmer.

Nice-Premium : Sacré pari que de créer Buda Musique !
Gilles Fruchaux : Ce label a été créé à une époque plus florissante pour le marché du disque mais c’était également au moment de l’avènement de ce que l’on appelle « Les musiques du monde ». L’idée était de se consacrer uniquement à ce répertoire, à la fois celui des musiques traditionnelles que celles plus « urbaines », comme par exemple celle du Tigre des Platanes.

N.P Comment s’effectue le choix ?
G.F : Par goût, par rencontre. Chronologiquement par rencontre puis par goût. Même s’il existe une arrière- pensée commerciale, ce n’est pas le moteur principal de notre démarche. Le moteur, c’est la rencontre, l’attirance esthétique pour telle ou telle façon de travailler.

N.P : C’est un peu ce qui s’est passé entre Eténèsh et le Tigre des Platanes ?

la couverture du Vol.1
la couverture du Vol.1

G.F : C’est une histoire plus longue que cela. En fait, depuis 1996, nous avons développé une collection qui s’appelle Ethiopiques (2), consacrée aux musiques populaires éthiopiennes, principalement des années 70 qui ont été « l’âge d’or » de sa musique, une période figée, avec une production très intense qui correspondait à la fin de règne du Négus (NDLR. Hailé Sélassié), les mœurs se libéralisaient, l’influence de la musique soul américaine qui se faisait sentir et avant que son successeur Mengustu qui fera interdire toute musique. Les gens du Tigre des Platanes, eux qui viennent du jazz, ont acheté le volume 1 de cette collection, se sont trouvés fascinés par la musique éthiopienne et ont décidé d’en apprendre plus en suivant la collection.
Dans le Vol.2, il y avait déjà un titre de cette chanteuse qu’ils ont rencontrée à Adis Abeba grâce au directeur de la collection, Francis Falceto. Une rencontre musicale qui a progressé de plus en plus pour devenir une véritable osmose entre eux et elle. En fait tout cela a débuté par disque interposé dès que Marc, leur leader, a acheté le Vol.1.

N.P Pensiez-vous fêter les 20 ans du label au Midem ?

Eténèsh et le Tigre des Platanes au Midem Jazz (photo Philippe Dejardin)
Eténèsh et le Tigre des Platanes au Midem Jazz (photo Philippe Dejardin)

G.F : Nous avons voulu –par coquetterie- fêter les 20 ans de manière plus éclatante au Midem car notre label est légèrement plus vieux, il a été crée en 1987. Cette occasion s’est présentée parce que le Tigre (des Platanes) avait été remarqué l’année dernière par le service artistique du Midem lors de la sortie de son CD et que je venais de sortir un autre album avec l’autre groupe de cette soirée.
Alors j’ai rappelé cet intérêt passé et proposé de faire un « show-case » avec les deux groupes dans le cadre du Midem Jazz.

Contrairement à la salle de la MJC Picaud en décembre, pas de rappel au Majestic malgré le plaisir évident du public (nous avions eu le privilège de plusieurs morceaux supplémentaires à cette date là) ni de prolongation des 45 minutes attribuées, le second groupe de Buda Musique, Yom devant lui succéder. La machine du Midem est intraitable sur les horaires de concerts, vu le nombre qui étaient programmés.
Buda Musique, un label indépendant – l’un des premiers à avoir proposé son catalogue en ligne- et qui a su se positionner en privilégiant la rencontre et la démarche artistique, ce ne sont pas les régionaux de Lo Cor de la Plana et de Lou Courra de Berra qui nous démentiront

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