C’est à la fois une biographie et une leçon d’histoire. Jean Lacouture nous raconte le XX° siècle à travers la vie d’André Malraux et ses successives positions dans les conflits et les guerres.
Malraux, né à l’aube du XX° siècle et mort en 1976, est le contemporain de tous les drames de cette période. Trop jeune pour participer au premier conflit mondial, il devient un baroudeur. De pays en pays, il laisse son empreinte et y trouve la sève de ses livres.
La guerre d’Espagne où il appartient aux vaincus, Paris et la vie intellectuelle, le fascisme, le communisme, le trotskisme… Malraux en est le témoin. Constant dans ses choix, il condamne tout ce qui porte atteinte à la liberté. Communiste ? Non, même s’il se bat à leurs côtés en Espagne et durant la résistance.
Après le second conflit mondial, il se rapproche de De Gaulle et va devenir sous la V° république son ministre de la Culture. Malraux c’est toute une histoire, une longue saga. Dans le livre de Jean Lacouture, on évoque souvent Laurence d’Arabie. Si l’Anglais se passionnait pour l’émancipation des arabes, Malraux défendait les indochinois.
Ceux qui ne comprennent rien à l’âme humaine, trop enfermés dans leurs certitudes manichéennes, firent de Malraux un communiste. C’est preuve que d’esprit trop étroit, ils ne pouvaient comprendre cet homme bien trop grand.
Jean Lacouture nous donne avec cette biographie un bel exemple d’humanité et on regrettera amèrement de n’avoir plus de penseurs, de philosophes et d’humanistes pour harmoniser notre société.
« Le XXI° siècle sera spirituel ou ne sera pas », disait André Malraux, laissons au temps le soin d’y répondre. Bien que cette première décennie qui s’achève ne semble pas voir émerger une spiritualité. Un siècle trop matérialiste, trop individualiste, trop prisonnier du faux idéal de la société de consommation.
Un livre à lire pour bien comprendre le XX° siècle.
Thierry Jan