Cinquante ans après la fin de la première guerre mondiale, l’auteur, ancien combattant dresse un réquisitoire contre la guerre, cette guerre, sa guerre. Il fait parler des hommes comme Jaurès, Péguy, Barrès, Romain Rolland, Alain. Il se fait le défenseur de la paix, dénonçant l’inhumanité de la guerre.
Pacifiste ? C’est bien plus que cela, Jean Guéhenno dénonce la guerre et surtout ceux qui l’encensent mais ne la font pas. Cet ouvrage écrit en 1968 est très courageux, car à l’époque il était plutôt mal vu de critiquer la guerre. La mort des autres, ces jeunes hommes morts à l’aube de leurs vingt ans. La force de son livre est qu’il s’adresse à tous les belligérants. Il n’y a pas ici de vainqueurs, ils sont tous vaincus car ils sont tous morts !
L’absurdité de la guerre, son caractère criminel, sa dénonciation : Pourquoi me tuez-vous ? disait Pascal dans les Pensées. Cette question pourrait et même est celle de tous ces soldats tombés dans la guerre. La mort des autres est certainement un poignant témoignage sur l’ineptie de la guerre et aussi un vibrant hommage à tous ces hommes tombés sur les champs de bataille de l’histoire.
Une question est posée au lecteur, question toujours d’actualité : Qu’avons-nous fait pour rendre la guerre impossible ? A chacun d’y répondre, même si la réponse risque être négative.
Thierry Jan, écrivain