André Malraux né en 1901 à l’aube du XX° siècle est la parfaite illustration de ce siècle où tout semblait possible, le monde, le vieil occident allait affermir sa domination sur le reste du monde. Le premier conflit mondial a mis fin à cet essor prometteur né avec la colonisation. Des hommes plus soucieux d’équité, de justice ont levé les drapeaux de la contestation.
André Malraux, avant tout un intellectuel, il ne faudra jamais l’oublier pour le comprendre dans ses choix qui peuvent apparaître contradictoires. En fait l’homme de lettre, l’écrivain, l’amateur d’art, l’aventurier va à la fois par romantisme et idéal s’engager dans la guerre d’Espagne aux côtés des républicains.
Dans cette guerre civile, en fait le premier acte de la seconde guerre mondiale où les dictatures s’affrontent entre elle, Malraux, pilote d’avion à l’occasion va faire sa guerre à lui, comme jadis les grands seigneurs. On le comprend mieux ainsi en Extrême-Orient où il dénonce la société coloniale dans ses vénalités.
Croyant ? Athée ? Malraux est au-delà de ces qualificatifs. Il fut ministre du général De Gaulle, le premier à donner à la culture une importance, artisan des Maisons de la Culture, idée géniale hélas ensevelie dans la chape de l’économiquement utile. S’il fallait définir André Malraux : un anarchiste.
Cette définition semble exacte si on prend ce terme en son sens le plus abouti. Robert Payne a très bien saisi le personnage et son livre, plus une explication des œuvres de Malraux qu’une biographie devrait occuper une place dans toutes les bonnes bibliothèques familiales.
Un livre passionnant où l’histoire, la société et les évènements se déroulent devant nous, en faisant des témoins privilégiés.
Thierry Jan