L’auteur nous entraine du vieux Nice aux vallées alpines à la recherche de meurtres mystérieux. Augustin Meaulnes inspecteur de l »éducation nationale recueille dans sa maison de la campagne niçoise un vieux clochard de la cathédrale Sainte Réparate.
Toute l’histoire et l’enquête il se trouve mêlé nous emmène pour notre plus grand plaisir dans ces vallées du Comté de Nice. La tinée, la Vésubie, la Roya. On ressent les arômes des herbes, des troupeaux et de la nature avec ces paysans dont la vie est ancrée profondément dans le passé, leur passé, leur histoire. Là s’ajoute les légendes, les sectes sataniques où des illuminés veulent faire revivre l’idéal rabelaisien et l’apocalypse de saint Jean.
Deux hommes meurent subitement, des lettres de menace, des poignards sont retrouvés. Le tatouage 666 sur une main. L’inspecteur d’académie, un historien et un commissaire de police, tous trois anciens condisciples d’études vont se lancer dans la recherche d’un éventuel coupable. Augustin Meaulnes avec son troupeau vit loin de la ville où il travaille mais dont il s’échappe dès qu’il le peut.
Qui étaient les deux victimes ? Un ancien gendarme et un ancien pion de collège. Rien ne semble relier ces deux hommes morts d’une crise cardiaque en randonnée. Alain Grinda jongle admirablement avec la légende, les chiffres de la bête (666), les dessins de la vallée des Merveilles.
Le lecteur est captivé par un suspens et ses rebondissements. Chaque page ouvre de nouveaux aspects, relance l’enquête. A la fois une belle balade dans ces villages et hameaux, nous franchissons même la frontière pour se retrouver à Vernante la ville de Pinocchio mais aussi des couteliers. Vésubie 666 toute une histoire où le meurtrier joue sur la valeur de ce chiffre pour peut-être nous égarer, criant au voleur alors qu’il est lui-même le voleur.
Une intrigue habilement menée, deux morts, mais peut-être devait-il y en avoir plus ? C’est tout là l’intérêt de cet ouvrage. L’auteur vit dans le Mercantour et entre loups et brebis, traditions et légendes, il sait nous livrer les charmes de sa grange, là où naissent ses magnifiques romans.
Thierry Jan