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21 novembre 2024

Chairs à voir !

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Cliché de Joseph Dadoune
Cliché de Joseph Dadoune
Aux premiers regards, à l’orée de la galerie, les photos sont saisissantes. Les trois clichés de Joseph Dadoune, franco-israëlien, approchent la chair jusqu’à l’extrême de ses tissus : le sang d’un cœur bu à la paille, des reins en dehors d’un corps d’homme, un chien en laisse écorché vif… Réalité ou fiction ? Là est toute la suggestion de ces photographies.

Frédéric Méliani
Frédéric Méliani

Mais chacune d’entre elles regorgent d’un mystère dont le public est seul interprète. Est-ce réellement un chien ? Et pourquoi la Joconde est-elle nue sur une chaise coiffée d’un bonnet de marin ? A l’inauguration, Frédéric Méliani, photographe du cliché, « La Joconde », est présent et peut nous répondre : « cette photo est une projection futuriste traitée sur le mode du reportage.
Frédéric Méliani
Frédéric Méliani
Dans cette vision, la mise aux enchères de l’être humain existe. » Comment connaître la clef d’une œuvre si son auteur n’est pas là pour nous guider ? Heureusement, les férus d’Art sont là, et les gérants des galeries traitent directement avec les artistes ; ils connaissent leur façon de travailler et l’interprétation de leurs œuvres.

 » Nous sommes là pour faire passer des messages. L’Art sert à montrer des choses tout en interprétant la société » déclare Chantal Helenbeck, gérante de la galerie niçoise, ainsi que d’une deuxième à Paris. Elle enfile le rôle de guide pour une soirée et alterne les interprétations aux côtés de Frédéric Méliani.

Ellie Badessi
Ellie Badessi
Les corps photographiés par Halil Koyutürk sont ceux de travestis et transsexuels turques. Ils ne choquent pas mais interpellent. Il travaille selon la tradition du reportage afin de se rapprocher de ce milieu très fermé, surtout en Turquie. Ellie Badessi quant à lui, travaille de manière plus traditionnelle et technique. Ses clichés sont tous développés à l’ancienne, bien loin du numérique. Ses corps contrastent entre la chair noire et le matériau blanc qui va du sel au sable. Et Maxim Puglisi ? Son travail est très original : un tatouage au stylo noir sur une photo ! Tout est dans la surimpression.  » C’est un vrai travail de transgression qui met à mal la virginité de l’image » explique Fred Méliani.

Collectif Arglove
Collectif Arglove
Mais le groupe de photos le plus inhabituel est celui du collectif « Arglove » ; autant dans sa façon de travailler que dans le résultat. Le public ne peut que s’interroger sur l’activité de tous ces personnages brandissant une arme à feu autour d’un corps « mort » et dénudé. Et au milieu de certaines scènes, un ours blanc ? Une phrase vient éclaircir les mises en scène : « On ne tue pas la peau de l’ours avant de l’avoir vendu ». En renversant le proverbe connu, Arglove met en scène le thème de la chasse à l’Homme. Et la chair humaine nous apparaît tel un trophée exposé aux regards de tous. Concernant ce collectif anonyme, il travaille selon une stratégie de jeux de société. Les modèles et thèmes changent en fonction du groupe qui est composé d’anonymes. Il suffit de les contacter pour y participer.

Une envie de s’évader ? L’Art n’est pas inaccessible. Il suffit d’entrer. La galerie Helenbeck vous accueille à Nice, 6 rue Defly, du mardi au samedi de 14h à 19h30. Et pour les chanceux de passage à Paris, ils pourront profiter, à partir du 19 septembre, de l’exposition de Sarah Stites. Originaire des USA à Miami elle exposera sur la chair et… le poil ! Des panneaux d’aquarelle de 5m de long et à l’encre de chine.

Infos : www.galeriehelenbeck.com

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