Véritable électron libre sur scène, Christophe Alévêque a offert une belle leçon d’humour caustique au public niçois. Dans une ambiance un peu glaciale au début et devant des spectateurs non conquis à l’avance, il a su tirer profit des différentes situations qui s’offraient à lui pour se mettre le public dans la poche.
Les premiers rires se font entendre. Le soulagement se lit sur son visage et le spectacle est lancé. Le show Alévêque peut commencer. Entre provocation volontaire, regard pessimiste, et satire de la société, la frontière est mince. Avec un malin plaisir, il s’amuse à égratigner les tracas quotidien de notre société. Véritable Scapin des temps modernes, il ne lésine pas sur sa fougue pour faire passer son message.
Au travers de son spectacle engagé politiquement, il veut simplement réveiller les gens pout leur faire prendre conscience grâce à l’humour du monde tel qu’il est réellement. Engagé, passionné, il ne laisse rien passer et assassine, de son verbe, les politiques dès qu’il en a l’occasion. Affiché clairement à gauche, il analyse la méthode « Zébulon» celle de Sarkozy avec humour et décalage. Véritable exercice de style lorsque l’on sait que la ville, le département est l’un des fiefs de l’UMP.
La tâche n’était pas aisée mais qu’importe l’humour ne triomphe t-il pas de tout ? Les éclats de rire entendus abondent dans son sens, le pari est gagnant.
Dans un souci d’équité ou pour son simple plaisir, il s’amuse également au travers de sa plume à façonner des portraits cyniques de la gauche, de sa gauche qu’il dit « au fond du trou ». La force de son spectacle : l’actualité. Il rebondit avec un certain brio sur les différents évènements politique de ces deniers temps. Rien n’est laissé au hasard, tous est sujet à polémique. Les écolos, les femmes, les enfants, la religion ne sont pas des sujets tabous mais dérisoires. La thérapie du rire pour exorciser, comprendre le monde qui nous entoure voila sûrement le nouveau leitmotiv de l’humour.
Avec un fil rouge musical riche en couleur, le gouvernement entier est caricaturé, tourné en dérision pour le plus grand plaisir des spectateurs venu sans vraiment savoir à quoi s’attendre de cet humoriste. Connu pour son goût pour la provocation depuis ses nombreux passages télé notamment chez Laurent Ruquier, le doute pouvait planer sur sa prestation. Il faisait rire dans la petite lucarne mais qu’en était-il sur scène? C’était l’inconnue de la soirée. Christophe Alévèque a rapidement gommé cette crainte.
Avec un certain recul, on peut se demander si son spectacle n’a pas d’avantage de vocation que celui de nous distraire. Le message semble limpide lorsque accompagné de son groupe, il termine sa représentation en interprétant « la Révolution Permanente» de Serge Reggiani. En un mot l’opposition n’est pas morte, elle est juste endormie… Au travers de son regard sur le monde extérieur, il nous demande de réfléchir, d’agir, d’être les propres acteurs de notre propre vie. Fatigué, harassé, frustré de voir le « gouvernement construire des prison au lieu de bâtir des hommes » il se met debout et dit parfois haut et fort ce que pensent les gens tout bas. C’est ça le panache des grands hommes, des grands artistes.