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22 novembre 2024

Cinéma : « Poetry » de Lee Chang-Dong

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jpg_poetry-art.jpgSynopsis: Mija (formidablement interprétée par l’actrice sud-coréenne Yun Jung-hee) est une femme âgée confrontée à la douleur progressive de la perte de mémoire. Les mots lui échappent et il lui est désormais difficile de trouver le mot juste. Elle s’inscrit dans un club de poésie, manière peut-être de trouver un sens à sa vie mais aussi d’exorciser le mal qui la frappe dans l’art de substituer à une réalité, dont l’énonciation lui échappe, une forme d’expression symbolique, voire imagée.

Mija , qui fait des ménages chez un vieil homme riche et handicapé, s’occupe par ailleurs de son propre petit-fils, un adolescent mutique et amorphe dont la mère divorcée est partie travailler dans une autre ville.

Le cadavre découvert au début du récit est celui d’une collégienne qui s’est suicidée et qui a été victime quelques jours plus tôt, d’un viol collectif.
On apprend que le petit-fils de Mija fait partie de ce groupe de garçons qui ont perpétré ce crime.
Elle est contactée par un comité formé de parents des adolescents coupables qui espèrent faire échapper leur progéniture à la honte des conséquences judiciaires du viol et convaincre la mère de la jeune fille de ne pas porter plainte moyennant une somme d’argent.

Un scénario récompensé et un jeu d’acteur hors-pair

Il n’est pas très important de comprendre l’issu de la trame car la raison de la beauté de ce film n’est pas là. Elle réside dans l’interprétation de l’actrice Yun Jung-hee, malheureusement méconnue du public européen, qui donne à son personnage un charme qui restera présent fort longtemps dans les mémoires des spectateurs.

Ce charme qui lui vaut toute notre admiration et qui devrait être d’exemple à toute une génération d’artistes: le geste juste, la parole légère et prononcée quand il faut la prononcer, l’expression détachée, voire lointaine par rapport à ses évènements qui la dépassent et qu’en même temps elle veut connaître et comprendre.

Ce film est finalement, une sorte de récit initiatique d’une sensibilité rare face à l’indifférence et insensibilité des autres personnages.

Nous avons assisté à un très beau film, d’une lenteur réfléchie et voulue comme le veut le style de vie asiatique (d’où la longueur de film, 2h20minutes), qui se déroule autour d’un cheminement narratif mélange entre équilibre parfait de l’expression symbolique et équation morale.

Entre politique et 7e art

Le réalisateur Lee Chang-Dong (dont on connaissait déjà « Secret Sunshine » tourné en 2007) a réalisé avec maestria ce film exceptionnel qui a obtenu le Prix du scénario au dernier Festival de Cannes. Lee Chang-Dong a été écrivain avant de devenait metteur en scène et également Ministre de la Culture de son Pays entre 2003 et 2004, charge éphémère qui le vit démissionner pour protester contre les accords commerciaux entre la République de la Corée du Sud et les Etats-Unis au sujet des quotas des films américains.

D’autre part la préférence du public pour les films commerciaux (à l’instar de ce film) ne l’a pas poussé dans les salles coréennes puisque Poerty n’a fait que 200 000 entrées en Corée du Sud.

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