Nous allons évoquer une chapelle aujourd’hui disparue, laquelle fut une actrice de la vie spirituelle de ce quartier du Ray. Elle a plusieurs titulature dont celle de sainte Marie du Temple.
Le 30 août 1716, 53 chefs de famille se réunissent au quartier du Ray alors en pleine campagne. Ils souhaitent ériger une chapelle à l’exaltation de la sainte Croix.
Le vicaire général, le chanoine Don Jean Marie Raiberti donne son accord pour l’édification de l’édifice religieux. Le Comte André Galéan de Toudon donne les terrains nécessaires à cette construction.
Jusqu’au XVIII° siècle les campagnes devaient descendre à la cathédrale sainte Réparate pour le culte, elles en dépendaient. Avec le creusement du port, la ville se développe et sa périphérie aussi. Le quartier du Ray est très dynamique avec l’agriculture et surtout les oliveraies. Louis XIV en détruisant la citadelle a rendu service aux niçois, la ville s’étend au-delà de ses remparts, du Paillon et ce qui était jusqu’alors des campagnes commence à s’urbaniser.
En 1743, on institue les capitaines de quartier ; ils ont les pouvoirs de police et d’administration. On élève dans ces divers hameaux des chapelles. Peu avant l’invasion du Comté de Nice par les troupes révolutionnaires, la chapelle du Ray compte trois frères pour la desservir : Vincenzo, Arnoux et Antonio. Il y a même un médecin, le docteur Million. La chapelle dépendait du couvent de saint Barthélemy.
La révolution ferme les églises, prétendant amener la liberté elle interdit les cultes. Après l’orage révolutionnaire, en 1802 petit à petit les églises retrouvent leurs fonctions. Le 20 décembre 1863, preuve du dynamisme religieux de cette chapelle, une croix de mission est installée par les marguilliers : Honoré Astraudo et Jean Baptiste Canniz ; la croix est bénie par le père Théobald. A l’aube du XX° siècle la chapelle s’avère trop petite. Le père Théophile Faschiotti la démolie en 1893 pour en construire une plus importante. Les terrains sont achetés à la famille Maistre.
La nouvelle chapelle sainte Croix connaîtra deux restaurations internes en 1928 et externes en 1936. Les Capucins animant l’église saint Barthélémy renoncent dans les années ‘60’ à s’occuper de cette chapelle, ils sont trop peu nombreux pour en assurer la charge.
Elle s’avère trop exigüe pour répondre à une population en constante augmentation. Elle va laisser la place à un bureau de poste et un centre administratif. Son dernier curé, le père René Jean Ferré sera aussi le premier de la nouvelle église saint Jean Baptiste ouverte au culte le 1° septembre 1965.
La vieille chapelle disparaîtra en 1969. Sa cloche, comme un hommage trône dans le chœur de la nouvelle église, à côté du maître autel.
Thierry Jan