Au XI° siècle des moines de l’abbaye saint Pons de Nice y édifient une chapelle. Un siècle plus tard le prieuré de Peille passe sous la direction des chanoines de saint Ruf d’Avignon.
Ces derniers vont agrandir l’édifice y adjoignant une sacristie, un clocher de style lombard et le chœur. A la fin du XIV° siècle on procède à une nouvelle extension de l’église avec la nef en 1327. Ces agrandissements sont la preuve de la vitalité de ce village et de ses environs. Comme la plupart des églises datant du moyen âge on retrouve dans cet édifice des tombes, celles des familles seigneuriales. Les moines de saint Ruf étaient inhumés à Notre Dame de l’Assomption. Les victimes de la peste du XVI° y furent elles aussi ensevelies.
On retrouva, à l’occasion de fouilles, ainsi dans le sous-sol de nombreux ossements. Ils proviennent de l’ancien cimetière supprimé au XIX° siècle. Ce lieu de sépulture se trouvait devant l’église. Au XVI° siècle on aménage l’entrée telle qu’on la connait aujourd’hui. Avec le régime de la commende, les moines de saint Ruf quittent Peille au XVII° siècle, l’église est sécularisée. Après la révolution et l’empire, le comté de Nice est annexé par la France, les lieux de cultes sont profanés ou laissés à l’abandon, la restauration Sarde permet de restaurer l’ensemble de l’édifice dont les toitures entre 1829 et 1832.
Le tremblement de terre de 1887 cause d’importants dégâts à l’église, des travaux permettent sa remise en état. Avec le XX° siècle, on change le pavement et on modifie le chœur en supprimant deux piliers. Notre Dame de l’Assomption conserve les traces des successifs agrandissements et changements.
Il suffit d’un peu d’observation pour découvrir sur les maçonneries les traces du passé, dont la porte menant à l’ancien cimetière, des fenêtres aveuglées et la voute de la chapelle du XI° siècle. Lors de la dernière restauration on a supprimé l’autel de saint Symphorien.
C’est regrettable, cet autel avait été élevé suite au séisme du XVI° siècle où la chapelle dédiée à ce saint avait été détruite ainsi que le quartier noble. Il y a deux entrées dans cette église : celle du XVI° siècle et la porte romane sur la droite de l’accès principal, c’était celle de la première chapelle des moines de saint Pons.
Pour conclure on évoquera le gibet où le bourreau œuvrait à sa tâche de haute justice. Le condamné arrivait à pieds depuis la place de la Colle et subissait son châtiment, restant pendu au-dessus du précipice. Les bois de justice étaient voisins de cette église dédiée à la madone.
Thierry Jan