Mardi 13 octobre 2009 avait lieu au Théâtre des Variétés de Monaco, le concert de rentrée de « l’Association des amis de la musique de Monaco» au titre évocateur de « Crescendo » et dont Jean-Marc Bosquet préside depuis fort longtemps à l’heureuse destinée. Au programme la Sonate en mi bémol majeur de Mozart, la Sonate n°5 en fa majeur op. 24 « Le Printemps » de Beethoven puis, dans une seconde partie, la Sonate n°1 en sol majeur op. 78 de Brahms et deux morceaux de Fritz Kreisler : son « Liebesleid » et le célèbre « Prélude & Allegro pour violon ».
Au Piano, Anaït Serekian, titulaire d’un 1er prix du Conservatoire national d’Etat de Erevan avant de continuer sa formation au conservatoire Tchaïkovski de Moscou. Partageant actuellement sa carrière entre ses concerts en France et à l’étranger, notamment en Chine, et ses enseignements au conservatoire de Lyon, cette soliste à l’élégance toute féline a proposé une interprétation très « rubato », toute en nuances personnalisées, de Mozart et de Beethoven, mettant en particulier l’accent sur une inspiration quasi mélancolique et très intimiste de ces œuvres classiques.
Pour l’accompagner, plus souvent en retrait en ce qui concerne les trois premiers morceaux, la violoniste Marie Jee-Hae Maes, ancien élève de Gérard Poulet et Maurice Moulin au Conservatoire National Supérieur de Musique de Paris avant d’y remporter à l’unanimité le 1er grand Prix d’Excellence au concours Nérini, puis de suivre les enseignements de Zakhar Bron à la Musikhochschule de Cologne en Allemagne. Plus discrète dans son interprétation des classiques, recherchant davantage l’ultime nuance au prix d’un jeu un peu trop « piano » et d’un risque de déséquilibre dans son accompagnement, la soliste révèle, en revanche, toute l’étendue de son art dans les deux morceaux écrits par le moderne Fritz Kreisler, compositeur né autrichien et devenu citoyen américain en 1943 : elle restitue à merveille l’ambiance si viennoise du « Schwärmerei » dans son exécution du « Liebesleid ». Elle interprète ensuite, plus sèchement au départ, les difficiles et amples mouvements d’archet dans le célèbre « Prélude & Allegro pour violon », pièce créée sur le mode de « Pugnani » du nom d’un compositeur italien du début du XVIIIème siècle et auquel, pendant longtemps, on attribua cette œuvre.
Néanmoins complices, avec une forme de bienveillance toute maternelle d’Anaït Serekian à l’égard de sa cadette, les deux solistes ont su enchanter le public de « Crescendo » recueillant à l’issue de leur performance, une chaleureuse ovation.
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