Après ses succès parisiens , le » dandy de l’humour » retrouve sa terre natale pour présenter son tout nouveau spectacle » Damien Lecamp est viril » . Retour sur l’itinéraire d’un enfant doué.
De la Côte d’Azur aux sirènes parisiennes…
Des marches d’escaliers à perte de vue, un dénivelé assez conséquent. Voilà ce qui séparait Damien Lecamp de sa vie actuelle.
Autant dire une belle histoire à rebondissements avec certains cliffhangers dignes de la série « Lost ».
Enfant de Menton d’où il a passé son enfance avant de fréquenter le collège-lycée Albert 1er de Monaco, ce » passionné et très attaché » à sa vallée et à son village rejoint l’Université de droit de Nice qu’il fréquentera jusqu’en Master.
« Pourquoi le droit? Parce que comme beaucoup, je ne savais pas vraiment où aller, ni quoi faire après le bac… ». Presque sans le vouloir , Damien monte dans la foulée à Paris pour y finir ses études puis débuter une vie professionnelle. » Je travaillais en open space dans le marketing. Je ne me sentais pas épanoui dans le monde de l’entreprise. J’ai écrit en réaction. Au début, mes textes portaient essentiellement sur le monde du travail et ses travers…Ce n’est que plus tard que ça a fait tilt, comme ça sans crier gare comme une étincelle, transformer cette expérience mitigée en une force. Mais Je ne savais pas du tout où je devais aller pour tenter quoi que ce soit. »
Comme les plus grands au parcours initial caillouteux, Damien va chercher puis trouver.
Il lui fallait d’abord avoir un retour objectif sur la qualité de ses textes , quitte « à ne pas voir le jour sur scène. Je n’avais aucune expérience…« .
Prise d’info plus tard, l’azuréen a trouvé ce qu’il cherchait, « la façon la plus directe d’avoir un retour sur les textes que l’on écrit est de les tester devant un public dans des scènes ouvertes. Il y en a beaucoup à Paris, la plupart sans audition, comme le Chinchman Comedy Club, que j’anime désormais. Je suis arrivé à la scène par l’écriture. Puis petit à petit, j’ai appris à aimer le public, à me sentir libéré, à ne plus être submergé par le trac. Et à en faire mon métier, tout simplement. »
des scènes libres à l’Olympia avec Franck Dubosc
Potentiellement tout peut aller très vite dans la vie pour presque tout le monde. Il ne suffit de pas grand chose parfois. our Damien Lecamp, c’est la confiance acquise qui lui fera démultiplier les démarches vers cette nouvelle aventure et son lot de souvenirs impérissables : » J’ai fait la première partie de Franck Dubosc à l’Olympia à deux reprises. Je me souviens de la première, je quitte la scène, l’ambiance est dingue, mais je dois partir tout de suite car je suis attendu pour jouer mon spectacle à l’Instinct Théâtre où j’étais alors programmé. Je cours dans la rue, je dévale tout le Boulevard Des Capucines pour arriver à l’heure. C’était une toute petite salle, 40 spectateurs m’ y attendaient, soit une différence de 1960 personnes par rapport à l’Olympia. J’avais une telle énergie, j’ai joué pour eux comme si j’étais dans un stade ». Affable, communicatif et d’un naturel sans égal, le mentonnais est loin d’avoir pris la grosse tête. Un caractère que l’on retrouve sur scène lui qui se considère comme » un rejeton de la « classe-moyenne bohème ». Je suis là pour divertir les gens, je ne vais pas changer leur vie. Mais le temps d’une soirée, je me rends utile en les faisant rire.
« Je m’autorise tous les sujets »
Certains disent que mon humour est noir, je dirais plutôt sceptique. Trouver l’incohérence d’un système, d’une pensée, mettre le doigt dessus, toujours avec le sourire. je m’autorise tous les sujets. J’aime jouer aussi sur les subtilités du langage, j’accorde beaucoup d’importance à l’écriture ».
Et dans dix ans? « La vie commence à 40 ans » disait John Lennon. Bon il est mort à 40 ans…Ce que disent les stars du rock, c’est parole d’évangile. . Je me vois donc parfaitement heureux et épanoui dans 10 ans. Et doté d’un enthousiasme intact. »
Un conseil pour ceux qui veulent faire du rêve la réalité? Ce serait terriblement prétentieux de donner de tels conseils. Un jour j’ai appris qu’un yogi fameux était mort d’un ulcère à l’estomac… généré par le stress. Personne n’est bien placé pour faire la leçon.l’expérience est le nom que chacun donne à ses erreurs.Je crois qu’il est bon de se poser, de s’arrêter quand tout le monde court, de ne pas se précipiter là où tout le monde va. Ce n’est pas abdiquer son ambition, c’est mieux la comprendre. Il ne faut pas tomber dans l’auto-satisfaction. «