« Nice et l’Orient : d’un paysage transformé à une architecture orientaliste » , à 15 heures à l’auditorium du Musée Matisse à Cimiez, (cycle Musée Matisse) entrée libre, signature de l’ouvrage sur Matisse.
Les campagnes d’Égypte (1798-1801), la conquête de l’Algérie (1830), l’ouverture du canal de Suez (1869), sont parmi les faits historiques fondateurs de l’orientalisme, mais aussi l’extension des chemins de fer et la navigation à vapeur. L’Orient devient dès lors un monde accessible.
Nice n’a pas attendu ce nouvel engouement de l’Europe pour « l’obsession orientale » pour en présenter les influences. Dès le Moyen Age jusqu’aux périodes plus contemporaines, botanistes, écrivains, peintres, architectes, cinéastes et même carnavaliers, dont Matisse a certainement vus les chars lors de ses séjours hivernaux, ont été dans cette mouvance.
Le paysage végétal : les orangers arrivent dans le Comté avec les Croisés par Bordighera en même temps que les palmiers utilisés pour les palmes tressées du Vatican. Gustave Thuret acclimate au Cap d’Antibes en 1857des végétaux exotiques qui contribuent à la transformation du paysage végétal de la Côte d’Azur.
Le paysage littéraire emboite le pas : Apollinaire, George Sand, Alphonse Karr, Jules Romains décriront à Nice « un véritable décor oriental.»
Les peintres niçois ne sont pas en reste : Bonamici, Herst, Lessieux, Martin Sauvaigo, et surtout Fricero et Ziem feront comme tant d’autres le voyage en Orient et en ramèneront des lumières méditerranéennes.
Enfin, les architectes s’éloignent de la tradition locale pour construire des « folies » comme le «Château de l’Anglais», et une floraison de villas mauresques envahit Nice. En 1889, un Orient de fantaisie triomphe avec le casino de la Jetée Promenade et ses minarets, style qui se retrouve dans l’hôtel Alhambra qui domine le boulevard de Cimiez de ses minarets.
Même le cinéma avec Rex Ingram et son film « dans les jardins d’Allah » ou le Carnaval avec le char sur les odalisques suivront cette tendance en ce début du XXème siècle.