Depuis l’âge de 4 ans, Sabrina glisse sur la glace comme on marche sur la terre. C’est sur une patinoire dans une station de ski qu’elle fait ses débuts.
Nice-Premium : Sabrina te rappelles-tu de ce moment ?
Sabrina Cappellini : Pas vraiment. Mon premier souvenir sur glace, c’est mon gala à l’âge de 5 ans, j’étais habillée en cowboy !
N-P : Je crois que ta sœur t’a suivie dans cette discipline ?
S.C : Oui, à force d’être à la patinoire non-stop, elle s’y est mise aussi ! Elle en a fait 4 ans. C’est dommage qu’elle n’ait pas persévéré parce qu’elle était plus douée que moi !
N-P : Une histoire de famille, puisque si mon indic’ dit vrai : ta grand-mère te faisait tes costumes ?
S.C. : Oui, et elle en fait toujours une partie d’ailleurs ! Toutes mes copines l’appellent « super mamie » . Elle a beaucoup de patience, elle a passé de longues nuits à coudre mes paillettes, à me faire des combinaisons en laine pour que je n ai pas froid. J’étais très gâtée !
N-P : « Faire du patin à glace » est un métier que tu songeais faire quand tu étais enfant ?
S.C. : Oui, petite, je restais des heures à assister aux répétitions d’Holiday on Ice ( qui à l’époque se passaient à Nice ) et je ne manquais aucun spectacle . Concevoir « des spectacles », c’est un rêve d’enfant devenu réalité.
N-P : Raconte-nous un peu ton parcours ?
S.C. : J’ai donc commencé à 4 ans et dès 8 ans, j’ai bénéficié d’horaires aménagés me permettant de m’entrainer entre 3 et 4 heures par jour. A 14 ans, j’ai décidé d’intégrer un club parisien afin de faire du couple, s’en est suivi 2 ans d’entrainement à Vienne en Autriche, puis, à 17 ans, je me suis blessée et je suis rentrée sur Nice .
Faire des spectacles ayant toujours été mon rêve et mon but. J’ai, donc, passé des castings et voilà ! L’aventure a commencé. Pour la petite anecdote, je me souviens être allée voir Phillipe Candeloro et lui dire du haut de mes 17 ans : » de toute facon, je sais que tu me prendras dans ton spectacle , et c est soliste ou rien ! » Avec le recul je me dis que j’étais culottée, quand même !
N-P : Une image particulière, parmi tant d’autres, que tu mettrais en première page de ton album photos sur le patinage artistique ?
S.C. : Il y en a tellement, mais c’est surtout une image mentale. Deux moments en fait :
- celui où j’ai patiné au Nikaïa, à 18 ans avec Holiday on ice. Toute ma famille est venue me voir, je suis montée sur la piste et ils étaient tous là : tellement fiers et moi pétrifiée de peur !
- celle où j’ai eu mon premier contrat de soliste à Hong Kong : le coup de fils à ma mère et la première fois où elle m’a vue patiner, ce sont des moments qu’on n’oublie pas … Mais bon résumer 8 ans en une image c’est difficile !
N-P : Tes patins t’ont, donc, amené à parcourir le monde ?
S.C. : Oui, j’ai intégré la troupe de Phillipe Candeloro à 17 ans à Paris. Puis j’ai enchainé sur un spectacle au Portugal puis enfin Holiday on ice avec qui j ai parcouru les 4 continents, Hong Kong, l’Amérique du sud, le Qatar …
N-P : Et puis un jour, tu quittes ta troupe ?
S.C. : Et oui ! On fête ses 25 ans, on repense aux 8 dernières années et on se dit : j’ai réalisé mon rêve, il est en temps de s’en fabriquer un autre !
N-P : Une envie de monter ton entreprise ? Courageuse ? Ambitieuse ?
S.C. : Les deux ! C’est parti d’une très grosse envie, d’un autre rêve, qui, après énormément de travail et de sacrifices, commence à se réaliser. Courageuse ? Sûrement. On m’a toujours appris que dans la vie quand on veut, on peut. Ce que j’ai appris depuis 1 ans, c’est qu’on peut, « oui » , mais qu’il faut aussi du temps … Cette aventure m’aura appris à être patiente !
Mais, j’ai la chance d’être très bien entourée, ce qui me permet de pouvoir relativiser et respirer quand tout ne se passe pas comme prévu.
N-P : Une entreprise, certes, mais toujours avec tes patins qui ont le premier rôle ?
S.C. : Oui ! pour moi patiner c est aussi naturel que de marcher . je n’étais pas prête a mettre mes patins au placard ,sans pour avoir autant envie de repartir en tournée – un compromis n’existant pas je l’ai créé !
N-P : Présente-nous ta société ? Comment est née cette idée qui met des étoiles dans les yeux ?
S.C. : Ma société DELICE est un concept totalement nouveau qui est née de l’envie de donner une autre dimension au patinage artistique .
En voyageant beaucoup, je me suis aperçue que toutes ces soirées privées, aussi magnifiques soient-elle, n’innovaient pas beaucoup en matière d’animation. En parallèle, le patinage a une connotation un peu classique et vieillotte. J’ai eu envie de proposer grâce à une patinoire synthétique des animations/show de patinage pour l’évènementiel. Mes shows sont courts, très modernes énergiques. Ils sont présentés dans des lieux inattendus et, surtout sur mesure, ce qui nous permet de nous adapter aux souhaits de nos clients.
N-P : Ta patinoire amovible peut donc se monter n’importe où ?
S.C. : Exactement ! Il n’y a aucune limitation de température ni de lieu, c’est très rapide à monter et, en plus, ça n’utilise aucune énergie, donc c’est écologique !
N-P : Dernièrement, tu as fait des représentations au VIP ROOM pendant le Festival de Cannes. Tes impressions ? Un moment particulier sur ces soirées ?
S.C. : Le meilleur moment a été l’appel de l’équipe du VIP. J’ai essayé d’être calme, mais j’étais folle de joie. Le VIP ROOM, c’est un peu le cœur des soirées du festival et c’était la concrétisation de tant de mois de travail et d’acharnement !
Je t’avoue que jusqu’au dernier moment, je n’osais le dire à personne de peur que ca me porte malheur ou qu’ils changent d’avis ! Tous les soirs, il y avait des gens venaient nous féliciter. Ils prenaient des photos. Ils regardaient – ce n est pas un public qui est là pour ça, a priori, ce sont des personnes qui viennent faire la fête. Leur jugement est impartial et de voir leur réaction est la meilleure des récompenses !
N-P : Le 10 juin, ton art va se lier à celui de ta sœur, je crois ? Deux artistes ?
S.C. : Oui, et surtout une histoire de famille, comme pour tout d’ailleurs, on se soutient beaucoup et on se complète.
C’est donc naturellement que l’on a décidé de travailler ensemble sur cet évènement. Ma sœur a crée son entreprise dans la décoration avec le coussin comme pièce maîtresse. On va faire le premier : défilé de coussins sur glace ! Ce sera le 10 juin à Monaco, place des bougainvilliers, un évènement à ne surtout pas manquer.
N-P : D’autres évènements en perspective ?
S.C. : Oui et beaucoup de projets, aussi, mais rien n’est encore sûr, alors, je ne préfère pas vendre la peau de l’ours…
N-P : Pour terminer, « faire du patin à glace » c’est …
S.C. : C est moi. Ce que je suis, un jour je serais trop vieille pour être Sabrina » la patineuse « , et il faudra me construire un autre rêve, alors, jusque-là j’en profite encore un peu 😉
Site Internet : https://www.deliceshow.com/
Les photographies ont été extraites du site Internet de Delice Show.
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