Die Hard 5 : Belle journée pour mourir est sorti au cinéma. On retrouve notre John McClane, policier de New York, qui se met encore et toujours au mauvais endroit au mauvais moment. Pour notre plus grand plaisir ? Oh que non.
Lorsqu’un Die Hard est mis en chantier au cinéma, beaucoup de fans sont en ébullition. Il faut dire que c’est un peu LA référence en matière de film d’action. Un policier ordinaire qui se retrouve dans des situations extraordinaires et qui s’en sort malgré tout à grand coup de poings, de mitraillettes et de répliques cinglantes (devenu mythiques). La franchise a démarré en 1987 avec l’excellent « Piège de Crystal », s’en est suivi deux films tout aussi honnêtes et qui remplissent dignement la lourde tâche de divertir le spectateur. Aucuns faux sentiments, on rigole, on s’extasie devant les effets spéciaux, c’est tout ce que l’on demande.
Mais voilà, après une pause de 12 ans, Die Hard revient avec un quatrième épisode pour le moins en dessous des précédents. Bruce Willis remet sa chemise de bucheron et c’est sans un poil sur le caillou que notre policier se voit contraint de sauver sa fille et, tant qu’à faire, de sauver l’Amérique des méchants terroristes. On n’attend pas un scénario complexe dans ce type de film, la mode étant aux progénitures féminines en détresse après l’excellent Taken, mais force est de constater que celui-ci peinait à convaincre. Un poil faiblard comparé aux trois premiers, ce Die Hard décevait mais remplissait tout de même sa mission avec son lot d’action et de répliques. Alors après un épisode que l’on peut qualifier de raté, pourquoi diable continuer dans cette voie ?
Die Hard 5 est tout simplement une trahison. Un prétexte à une avalanche d’effets spéciaux (pas toujours réussis) au montage catastrophique et au script nullissime. John McClane s’en va à Moscou pour voir son fils retenu en prison. Celui-ci s’avère être un agent de la CIA dont la mission est de sauver un ex terroriste Russe qui détient des informations cruciales. Le fiston est en colère contre son père (n’espérez pas savoir pourquoi) mais ils vont tout de même causer autant de grabuge que possible. Encore une fois, on ne s’attarde pas sur le scénario, mais tout de même ! La moindre des choses est de fournir un ciment solide sur lequel bâtir le film. Là, c’est du grand n’importe quoi. Les méchants Russes qui n’aiment pas les gentils américains avec une ridicule relation père fils au milieu. Même Bruce Willis ne semble pas savoir ce qu’il fait ici. L’acteur rempli sa fonction de … de présence tout simplement. Son charme s’évapore, ses répliques font à peine sourire (il faut dire que recycler encore et encore les même blagues des précédents volets
finis par lasser) et à trop jouer sur le côté vieillissant du personnage fini par frôler le ridicule. La faute à l’acteur ?
La faute à John Moore. Il suffisait de porter un regard à sa carrière pour comprendre que le film allait décevoir. Le réalisateur du nullissime Max Payne a pris un malin plaisir à détruire la saga engendré par John McTiernan il y a 26 ans. Il fait partie de ses réalisateurs faiblards pour qui la construction d’un film se fait à la manière d’un jeu vidéo. C’est-à-dire, en mettre plein les yeux avec des explosions de toutes parts sans se préoccuper du reste. Voilà ce qui s’appelle prendre les gens pour des imbéciles. Cette dernière décennie nous a pourtant démontré qu’il était tout à fait possible de réaliser des blockbusters « intelligents ». Prenez les Jason Bourne (sauf le dernier), les Dark Knight de l’excellent Christopher Nolan ou encore Avengers de Joss Whedon. Ici non seulement c’est mauvais mais de surplus, le charme de la saga a disparu. Et c’est bourré d’erreur de montage ! Félicitation à John Moore qui a finalement réussi à détruire la saga, une tache que le quatrième volet avait déjà bien entamé.
Donc si on récapitule : Un John McClane sans charisme, un montage que l’on évitera de qualifier pour ne pas être vulgaire, un scénario digne d’un mauvais jeu vidéo et nos larmes pour pleurer. Adieu John McClane !