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22 novembre 2024

Du délice au Théâtre de Verdure

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La « folle semaine » continuait hier soir avec deux nouvelles tête d’affiche (Lilly Wood & the Prick et Yodelice) et une excellente première partie (Blofeld) made in Nice. Sur ces trois premiers soirs de festival, c’est indéniablement celui qui a le mieux rempli la salle du Théâtre de Verdure. Avec les amoureuses du beau Maxim Nucci, on s’y attendait un peu.


Les festivités commencent donc avec un groupe local, Blofeld, surprenant. On bloque sur une chevelure épaisse aux reflets roux d’un guitariste soliste dont l’instrument n’est que le prolongement du bras (ou de l’âme). Le chanteur, look de rappeur et voix de métalleux digne de Zack de La Rocha (Rage Agains The Machine) ondulant sur des riffs funky, enflamme le public d’entrée de jeu. Heureusement, il les aspergera de sa bouteille d’eau un peu plus tard histoire de ne pas leur foutre le feu « pour de vrai ». Une vraie belle découverte sur nos terres azuréennes, ne vous disais-je pas hier que le rock n’était pas mort à Nice ? (cf compte-rendu des concerts du 20 juillet)

lilly_wood.jpg Débarque ensuite un groupe au tout autre style, avec une Lilly, ou plutôt une Nili (Hadida de son vrai nom) à la voix jazzy, entre le timbre suave de Norah Jones et les intonations rageuses de Courtney Love. Loin des gros instruments rock’n’roll du précédent band, Lilly Wood and the Prick proposent une musique fraîche, à l’accent anglais laissant apparaître la nationalité française, bien que la miss ait vécu en Angleterre et Californie avant de devenir parisienne. Du haut de ses 25 ans, Nili qui en paraît tout juste 18, et son acolyte Benjamin Cotto au look hawaïen qui ne parait pas plus vieux, partagent leurs compositions avec un enthousiasme certain de la foule. Avec un trophée « révélation du public » aux victoires de la musique et des morceaux retenus pour des pubs de marque comme Guerlain (parfum Idylle) et Virgin (spot TV d’une campagne publicitaire), le groupe, et surtout la chanteuse, affirme sur scène une grande confiance en soi et des phrases manquant, à mon goût, de sincérité et de sens : « on vous kiffe », « partout en France, ils ne sont pas aussi bons que vous, Nice »… Oui bon, ça va demoiselle, on sait bien que tu dis la même chose dans chaque ville. Mais au-delà de cette facette un peu commerciale, voire surfaite, on comprend leur succès grâce à cette voix chaude et parfaitement placée et à la motivation de ces jeunes musiciens qui aiment jouer, vraiment. Ça fonctionne. C’est rafraîchissant. Le public apprécie, et comme c’est toujours lui qui a raison, ok, on acquiesce. Le mélange de la médiatisation surévoluée du groupe et de l’emballement des spectateurs laisse à supposer que leur succès ne s’arrêtera pas là, un groupe à suivre de près donc.

yodelice.jpg Ah, on me dit dans l’oreillette que les cœurs des jeunes filles de l’assistance se sont arrêtés. Que se passe-t-il ? Si, ça y est, elles reprennent leur souffle et arrivent à hurler « Maxiiiiiiiiime ». Monsieur Nucci, alias Yodelice à la goutte dessinée sur la joue et la plume… sur le chapeau, fait des ravages, comme à son habitude. C’est dans la pénombre qu’il arrive, en petit comité cette fois (pas comme au Théâtre Lino Ventura où la moitié de la salle criait « Simone » pour Marion Cotillard qui assurait les chœurs), accompagné de 3 musiciens qui envoient du lourd. Car si le succès de l’artiste est majoritairement dû à son joli minois, sa voix sensuelle et ses compositions originales, il faut aussi mentionner le fait que côté zicos, ça assure grave. Maquillés les uns les autres, dans un trip scénique où la gestuelle et les déhanchés (surtout de Maxime) comptent aussi énormément, les 4 hommes balancent leur son au milieu d’un décor forestier après nous avoir fait entendre quelques grillons de nuit cachés par une toile où apparaît le nom « Yodelice » dans un style ressemblant beaucoup à celui de « L’étrange Noël de Mr Jack ». Ambiance, ambiance !
Tous les nouveaux titres seront joués ce soir, et c’est drôle, mais même sans le savoir, on les connaît ! Plusieurs d’entre eux passant en mode « tubes » sur nos ondes (ouf, il y a quand même de la bonne musique qui passe en radio, ça se fait rare, mais y en a), notre inconscient les assimile et hop, on se met à fredonner sans même s’en rendre compte. Les morceaux pêchus font danser et sauter la masse « adulescente » tandis que les ballades s’écoutent les yeux fermés, appréciées de toutes et même de tous. Comme quoi, il n’y a pas que le physique du leader qui compte. La mise en scène étant réadaptée régulièrement, il y a peu de chance d’assister deux fois au même concert lorsque Yodelice repasse dans nos villes. Et c’est tant mieux. Pour le public, mais aussi pour les artistes qui doivent beaucoup plus apprécier de se réinventer que d’assurer un spectacle préformaté sur le long terme. Pour un seul album donc, les tournées varient. C’est d’ailleurs pour ça qu’après avoir fait salle pleine au TLV il y a quelques mois seulement, Yodelice remplit à nouveau (ou presque) le Théâtre de Verdure pour un festival qui ne cesse de grandir.

Rendez-vous sur la « Crazy Week !!! » encore ce soir et demain pour Cocoon, Aaron et tant d’autres.
Plus d’infos : https://www.ivoiremusic.fr/crazyweek/index2.html

Crédit photos : Flora Doin

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