William Xerra se sert un peu de tout pour reconstituer par découpage des visages. On devrait plutôt dire, des silhouettes prises de profil. Seul ou en duo, des fois face à face, d’autres opposés, ces visages nous parlent, nous invitent à nous identifier à eux.
Des cartes de pays, de départements découpées et un visage en surgit. Ces visages sont des amoureux complices, face à face ils s’avouent leur amour. Ces visages sont des contraires, des pôles qui s’opposent, Janus, deux visages pour une personne. Il y a des photos anciennes, belle époque, des corps de femmes, du papier calque, des partitions musicales, des silhouettes en ombres chinoises.
L’artiste William Xerra semble avoir ouvert le tiroir aux souvenirs d’une jeune fille devenue vieille. C’est peut-être avec elle qu’il a choisi les cartes, pourquoi l’Allemagne, pourquoi l’Angleterre ? Mais on pose la mauvaise question. Il y a dans ces cartes un autre choix, un autre motif. La jeune fille devenue vieille ressort la photo d’un jeune homme où elle apparait à son côté.
L’artiste décompose cette photo et lui donne un autre aspect, plus de profondeur avec les silhouettes. On se pose alors une autre question : A quoi pense ce visage, ces visages ? Là on a autant de réponses qu’il y a d’émotions dans un cœur et une âme humaine. La femme, l’amour, les voyages, la musique, la poésie, la beauté, la liste est sans fin, car les sentiments sont éternels. Enigmes de visages absents.
Ces visages sont absents dans leur caractéristiques, leurs traits, mais ils sont là, éthers et silhouettes, peut-être fantômes, mais bien là. William Xerra dans une œuvre antérieure, remplaçait les photos des défunts par un miroir. Ici c’est un peu identique, chacun d’entre nous peut s’identifier à la silhouette et l’artiste, d’une certaine façon, nous invite au rêve et à l’évasion.
Mais serons-nous capable de le suivre et de nous débarrasser de nos oripeaux ?
Thierry Jan