L’art contemporain est, depuis maintenant 8 ans, entré dans les programmations du musée des Arts asiatiques. Un espace lui est régulièrement dédié et la rotonde, conçue par le célèbre architecte japonais Kenzo Tange, épurée et baignée de lumière naturelle, offre un véritable écrin à ces joyaux de l’art actuel.
Dans ce havre de sérénité se noue un dialogue subtil entre les œuvres contemporaines et les chefs-d’œuvre anciens de la sculpture bouddhique présentés de façon permanente dans le lieu. Une alchimie se crée entre les œuvres, toujours renouvelée, un pont entre passé et présent s’établit.
Les nombreuses expositions thématiques déjà présentées ont permis de découvrir et d’apprécier le dynamisme créatif d’artistes talentueux venus d’Inde, de Chine, de Corée ou du Japon.
Après la présentation de Wang Keping et de Ma Desheng, deux des membres fondateurs du groupe « Les Étoiles », premier courant artistique d’avant-garde en Chine, et après l’exposition, en 2015, des œuvres de Wang Yan Cheng, représentant du mouvement de l’abstraction lyrique, le musée des Arts asiatiques ouvre ses portes à l’artiste chinois Chen Jian.
Aquarelliste de renom dans son pays, l’artiste propose des œuvres, parfois de grand format, centrées sur la nature et le paysage. Il parvient, en maîtrisant parfaitement sa technique, à créer une ambiance secrète et mystérieuse. Au gré de son inspiration, il fait contraster, de manière spectaculaire, de grandes zones sombres avec un ciel crépusculaire et transforme une scène ordinaire en un espace spirituel, empreint de rêverie et de poésie. Beaucoup de ses aquarelles glissent doucement vers l’abstraction. En perdant certains repères, le spectateur est alors libéré et peut « voir » l’œuvre à sa guise, en s’immergeant dans un flot de couleurs aux subtiles gradations.