Exposition d’été à l’Espace A VENDRE, un cabinet de dessin, neuf dessinateurs, une photographe en façade.
Aux dessins à l’apparence académique de Karine Rougier, Claire Dantzer, Silvia B., Emmanuel
Régent, lionel Scoccimaro ou Stéphane Protic, viendront se confronter des oeuvres plus
« décomplexées » comme celles d’ Arnaud Labelle-Rojoux, Thierry Lagalla ou Jérémie Grandsenne.
Nicole Tran Ba Vang donnera un contre point photographique en façade de la galerie avec une oeuvre spécialement conçu pour cet espace.
GALERIE A VENDRE
17 rue Smolett – 06300 Nice
Tel : 04 93 79 83 44
Mail : contact@espace-avendre.com
Ouvert de 15h à 19h30 du mardi au samedi et sur rendez-vous.
Vitrine allumée de 11h à 23h du lundi au samedi.
Silvia B
Née en 1963
Vit et travaille à Rotterdam
Courtesy gallery Ronmandos – Rotterdam
Les sculptures méticuleuses et patiemment réalisées de Silvia B. sont d’abord très attrayantes, leurrant le spectateur en l’amenant à jeter un coup d’oeilplus fin. Ces figures sont des êtres hybrides : entre homme et bête, poupée et robot, confondant genre et âge.
Dans sa dernière série de dessins, intitulée les ‘beaux’ (2005-2006), l’ambiguïté est moins évidente. Ces portraits sont des hommes qui ont adapté leur aspect, customisé leur apparence ou qui sont décorés par le biais du maquillage, de tatouages, de piercings, etc…
Le travail de Silvia B. défie nos conceptions étriquées de la beauté et de la normalité.
En sondant les extensions externes de ces limites, elle recherche quelque chose de plus complexe qui s’arbore de multiples facettes.
Visuel :
Jeff – 2006
drawing in pencil, color pencil, conté and safety pin in black /silver frame
93 x 110cm
Claire DANTZER
Née en 1983
Vit et travaille à Marseille
C’est dans une boulimie frénétique, utilisant la figure pour nourriture, que Claire Dantzer interroge la séduction par l’image. Sous diverses formes, par le dessin ou la vidéo elle exploite le portrait et y cherche son essoufflement pathétique. Entre violence et naïveté, c’est dans une certaine monstruosité qu’elle parle de désir. Elle s’acharne à se maquiller couche sur couche, dans un hoquet hystérique, comme la Marylin de Warhol, à dessiner des cannibales, sorte de loup garou moderne, de Don Juan démasqué ou à régurgiter une langue interminable au glamour déglacé. Et c’est pour mieux te manger mon enfant, car comme le souligne Bataille La bouche organe démesuré, tout en avant du corps n’est chez l’humain qu’occasion de sa bestialité.
Visuel :
Andrej Chikatilo – 2007
serie: pour mieux te manger mon enfant
crayon, 50×65 cm
Jérémie GRANDSENNE
Né en 1977
Vit et travaille à Nice
Mes dessins sont comme les promesses, ou les souvenirs, d’histoires qu’ils ne raconteront jamais en entier. Ne pas trop en dire, ouvrir des espaces, des intuitions de personnages, des circulations: à l’impasse d’un combat frontal avec la vérité se substituent les significations éparpillées, les affinités sentimentales, le passage du temps.
Depuis quelque temps, le texte a eu tendance à s’en aller de mes dessins, et la peinture, à y entrer.
Jérémie Grandsenne
Visuel :
Sans titre – 2006
Marqueur et gesso sur papier de couleur
30 x 22 cm
Arnaud LABELLE-ROJOUX
Né en 1950
Vit et travaille à Paris
Courtesy Galerie H. Loevenbruck – Paris
Arnaud Labelle-Rojoux, artiste inclassable, fils spirituel de Marcel Duchamp, des Pieds Nickelés et du mouvement Fluxus, questionne inlassablement avec une jubilation évidente l’art et ses limites, en explorant plus particulièrement la voie de la drôlerie et la poésie des contraires. S’il s’est au cours des années 80, essentiellement fait connaître dans le circuit de la performance, il fait aujourd’hui feu de tout bois, multipliant les mediums et les détournements, sans négliger la pratique de l’écriture et l’organisation d’évènements réclamant la participation d’artistes divers, comme récemment le « Nonose Club » au Palais de Tokyo.
Visuel :
Et pendant ce temps Magritte bosse – 1993 Acrylique sur toile
46 X 38 cm
Thierry LAGALLA
Né en 1966
Vit et travaille à Nice
Artiste plasticien et vidéaste néo-folklorique, il se montre, s’expose, se produit, se manifeste, se risque dans des mises en scène vidéastiques plus drôles et stupéfiantes les unes que les autres. On peut dire de Lagalla qu’il participe de la veine des Pierrick Sorin, Joël Bartoloméo ou encore Serge Comte. Mais gare, car Tilo Lagalla parvient de façon toute à fait incongrue à évacuer le sacro saint fantasme duchampien qui hante sans se cacher les couloirs de l’art contemporain. En effet, c’est avec finesse et habilité qu’il réussit à faire se côtoyer l’humour et le burlesque. Il est un militant du réel.
Visuel :
Tanta Chiqueta al talons 2
(la mort aux trousses 2) – 2005
mesclun sur papier – 21 x 29,7 cm
Stéphane PROTIC
Né en 1982
Vit et travaille à Lattes
La série de portraits « cum on … » soulève la question de notre perception de l’image. Exécutée avec un certain réalisme au crayon graphite et mine de plomb, ces dessins sont réalisés d’après photos numériques pornographiques prélevées sur des sites web.
Les images utilisées sont nettoyées de tout élément pouvant renvoyer à de la pornographie.
Le procédé employé est celui de la représentation du sujet par décontextualisation et isolement : seul les cadrages, les visages féminins et leurs expressions sont conservés et restitués à l’échelle 1 au milieu du blanc du papier.
Visuel :
Sans titre – 2007
crayon graphite et mine de plomb
42x30cm
Emmanuel REGENT
Né à Nice en 1973
Vit et travaille entre Paris et Villefranche-sur-mer
Dans ses dessins, peintures et installations, Emmanuel Régent met en place des processus d’apparitions instables. Il dissimule, décale, puis nous invite à relier les morceaux.
Ses travaux apparaissent différemment suivant les instants, quelquefois au hasard, par l’intervention de l’observateur ou en fonction de la météo. Il s’agit d’un travail discret, parfois à la frontière du visible.
Extrait du texte Quelque fois… E.C.B
Visuel :
File d’angle – 2006
Feutre 0,5 (encre pigmentaire) sur papier arches 56x76cm
Karine ROUGIER
Née en 1982
Vit et travaille entre Marseille et Genève
Karine Rougier dessine.
Son travail traduit un processus intuitif qui semble répondre à une logique de la métamorphose dans un univers en prolifération permanente.
Elle prélève son inspiration dans les images des magazines, journaux, photographies. Puis elle fragmente, disperse, ordonne un monde qui semble merveilleux à distance.
D’étranges personnages évoluent dans des scènes multiples qui renferment en elles- même d’autres dimensions, d’autres scènes agitées par de micro détails.
Réalisés au crayon gris, à l’aquarelle,ou aux feutres à paillettes, ses dessins mêlent réel et vision fantastique, exaltant l’imagination et l’extravagance sensuelle.
Visuel :
sans titre – 2007
extrait de la série « Ludus et Mentula », technique mixte, 21×21 cm
Lionel SCOCCIMARRO
Né en 1973
Vit et travaille à Marseille
Courtesy galerie Alain Le Gaillard – Paris
L’artiste marseillais s’inscrit résolument dans une esthétique d’après la modernité, mais qui n’est certes pas » post-moderne » au sens d’une appropriation, parodique, citationnelle, des formes passées. En effet, le fond ou plutôt les multiples réservoirs d’images où puise Scoccimaro, loin de renvoyer aux icônes passées de l’histoire de l’art, nous mènent dès le premier regard vers des cultures parallèles, marginales, souterraines, minoritaires, ou archi-populaires : bikers bardés de cuir, rock de la contre-culture américaine, surfers, séries télé grand public. Ainsi, Scoccimaro nous fait entrer de plain-pied dans des cultures de l’objet industriel, du déplacement, du jeu, de la glisse, donc de la surface.
Nicole TRAN BA VANG
Née en 1963
Vit et travaille à Paris
Après avoir ausculté les méandres de la pathologie physique de la mode et du corps, en tant que styliste, Nicole Tran Ba Vang montre aujourd’hui le revers du culte de la perfection et de la valeur statutaire du vêtement. Une série de collections de Prêt à Porter qui se cale volontairement sur la temporalité de la mode, ses saisons, ses tendances empruntant son langage, son esthétique, soulignant parfois l’absurdité de son système par le biais de l’humour. Mais ici le vêtement joue l’ambiguïté avec le corps. Il se transforme en habit de nudité, il est en peau et se confond, par endroit, intimement avec le corps pour interroger notre apparence au delà du vêtement, à travers le corps lui-même considéré comme un vêtement. Le corps devient terrain de transformation comme pour s’extirper de son être ou mieux contrôler et manipuler son identité. » Être ou ne paraître « , un jeu de mot que Nicole Tran Ba Vang utilise pour définir le territoire de son champ d’expression. Un corps à corps avec son identité par -delà une esthétique imposée.
Extrait du texte de Jérôme Sans Silicone soul
Visuel :
projet pour l’espace en façade.