Gustave-Adolphe Mossa, artiste niçois principalement reconnu pour son oeuvre symboliste et comme étant l’ultime représentant français de ce mouvement, est à l’honneur au musée des beaux arts de Nice jusqu’au 15 mai prochain à travers l’exposition «Gustave-Adolphe Mossa – Niciensis Pinxit». L’occasion de découvrir ses œuvres tantôt précieuses, tantôt dérangeantes, et terriblement fascinantes.
Johanne Lindskog, conservatrice du patrimoine et directrice du musée des Beaux-Arts de Nice, et Yolita René, co-commissaire de l’exposition, nous ont embarqués dans cette exposition qui met en avant cet artiste qui doit tant à la ville de Nice, et réciproquement.
Pierrot s’en va, 1906. Huile sur toile, 80 x 65 cm. Gustave-Adolphe Mossa.
Si le nom de Mossa évoque d’abord les peintures symbolistes qu’il a réalisées au cours de sa vie – notamment les thèmes plutôt sombres qu’il a peints, le complexe d’Œdipe présent dans plusieurs de ses tableaux, les nombreuses Salomé qu’il a représentées et l’infinité de détails, de la peinture jusqu’au cadre, qui émanait de ses oeuvres – l’exposition revient aussi sur les autres domaines artistiques auxquels il a touché.
Son rapport à l’écriture, de même que son rapport à la musique, a parcouru toute son œuvre – certaines de ses peintures étant directement inspirées des poèmes de Baudelaire – au point qu’il a lui-même réalisé une multitude d’illustrations pour différents livres.
L’artiste niçois a également peint de nombreuses cartes postales qu’il envoyait à sa famille, et peint de nombreux paysage de l’arrière-pays à l’aquarelle, technique dont il a su s’imprégner grâce à son père, le peintre Alexis Mossa. Amoureux du spectacle vivant régionaliste, Gustave-Adolphe Mossa a également participé à la création de Nissa La Belle avec Francis Gag, au milieu des années 1950.
Les merveilles de la cuisine niçoise, 1961. Gustave-Adolphe Mossa. Illustration pour le carnaval de Nice.
Mossa c’est aussi son attachement à la ville de Nice qu’il a démontré à travers 61 ans de création carnavalesque. C’est lui qui dessinait les chars du carnaval de 1901 à 1962, tout en sachant toujours se saisir d’une époque – il a aussi bien réalisé des chars représentant les merveilles de la cuisine niçoise, que le roi de Madagascar ou encore les Rolling Stones. Cet attachement, il l’a aussi démontré à travers 45 ans comme conservateur du musée des Beaux-Arts de Nice.
Enfin, Gustave-Adolphe Mossa c’est aussi un artiste symboliste qui, tout en gardant l’esthétique très XIXème et en la prolongeant dans le XXème siècle, intègre certains éléments très avant-gardistes tels que la petite perle cousue sur la toile dans Le Baiser d’Hélène par exemple.
Le Baiser d’Hélène, 1905. Huile sur toile, 92,1 x 73,3 cm. Gustave-Adolphe Mossa.
Vous pouvez venir découvrir cette exposition et les trésors qu’elle abrite jusqu’au 29 mai 2022 au musée des Beaux-Arts Jules Chéret de Nice, au 33 avenue des Baumettes.