À l’occasion de la cérémonie de clôture du festival du cinéma russe dimanche soir, les Niçois ont pu assister à la projection du film « Raspoutine ». Une façon de rendre hommage à l’acteur Gérard Depardieu, très controversé en France.
Entre récupération politique et hommage au cinéma russe le spectateur lambda pouvait légitimement être perdu. La soirée aurait pourtant pu être tellement plus simple. A 19h30, la salle Apollon du palais Acropolis est comble. Beaucoup viennent voir l’acteur des « Valseuses », d’autres le film et enfin une bonne partie vient par passion du cinéma russe. 20h, Christian Estrosi et Gérard Depardieu arrive enfin. Le public commence déjà à s’impatienter pour une projection qui aurait dû commencer une demi-heure plus tôt. Dans la foulée, le maire de Nice prend la parole et fait l’éloge de son « ami Gérard ». Mais, il y a un gros hic le discours est long, trop long. Si bien que le public amassé dans la salle, tentent des applaudissements pour faire stopper les louanges du « fils de Nice ».
Gérard Depardieu lui-même n’écoute plus, occupé à discuter avec Nicolas Borodatchev directeur du Gosfilmofond. Très vite, la foule reprend des « le film, le film » en cœur, mais rien n’y fera et le maire ira au bout de son discours. La séance commencera finalement à 21h non sans une présentation préalable du long métrage faite par Gérard Depardieu. La salle acclame debout l’acteur des « Misérables », preuve d’une popularité encore présente dans son pays natal.
L’homme qui incarne Raspoutine souhaite obtenir un passeport algérien, son septième : « ça m’évitera de demander des visas car je me considère, je vous le redis, comme un homme libre.» déclare-t-il au JDD. A l’occasion de son commentaire, il n’évoquera pas ces sujets. L’acteur préfère parler de son amour pour Nice et la Russie : « Les Russes sont un public théâtral, des êtres que l’on apprend à aimer et qui sont immenses. L’année prochaine je souhaite retourner à Nice mais avec un festival sur le folklore de la Mordovie, ma région de résidence.» Le public applaudit et peut enfin regarder « Raspoutine » sous les traits de Gérard Depardieu. Un film moyen, mauvais symbole de ce cinéma russe qui mérite beaucoup mieux. Un film à l’image de cette soirée : décousue et sans fil conducteur.