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22 novembre 2024

« Giselle » et Monique Loudières à l’Opéra de Nice : ce que danser veut « dire ».

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Monique Loudières
Monique Loudières
Un paradoxe. Un « filage », cette répétition technique susceptible d’être à tout moment interrompue et où sont relevées les améliorations susceptibles d’être apportées au spectacle ne saurait, pense-t-on généralement, susciter l’enthousiasme. L’envers du décor ne concerne pas le public qui, généralement, s’en détourne. Il a tort. C’est une expérience d’une indéniable richesse que celle d’assister aux préparatifs d’un ballet sous la houlette de Monique Loudières.

Cette Etoile du Ballet de l’Opéra de Paris et Directrice artistique de l’Ecole Supérieure de Danse de Cannes Rosella Hightower, Chorégraphe du « Giselle » dont la première aura lieu vendredi prochain à l’Opéra de Nice dans une nouvelle production, se situe dans le « partage ». Mot qu’elle n’aura de cesse de répéter lors du débriefing où elle monte sur la scène pour prodiguer conseils techniques et recommandations chaleureuses à la quarantaine de danseurs : presque une trentaine de l’Ecole de Ballet de Cannes (21 filles et 8 garçons) et une vingtaine de l’Opéra de Nice. Offrir une scène professionnelle aux jeunes talents de cette Ecole se trouve au cœur de cette production en collaboration avec l’Opéra théâtre d’Avignon. Les paroles de Monique Loudières semblent faire écho à la mémoire du « génial génie » de Maurice Béjart, récemment disparu : « on parle avec son corps, ses yeux, ses mains…ses orteils » lance la Danseuse Etoile à la troupe. Lui expliquait que les ballets donnent parfois le sentiment de l’ennui parce qu’ils se réfugient dans la pure esthétique en se coupant du langage, de la communication avec le public. Le partage, pour Monique Loudières revêt probablement un double sens : celui qui vient d’elle-même car elle éprouve un « besoin de transmettre tout ce qu’elle a appris, vécu, approfondi dans sa recherche personnelle ». Perspectives pleines de promesses pour qui saura recueillir l’expérience de celle qui fut, aux côtés de Rudolf Noureev, la partenaire fidèle pour les plus grands titres du répertoire dont « Giselle », qu’elle a interprété dans des versions aussi bien classiques que contemporaines et qui probablement constitue l’un de ses sommets. Mais aussi un « partage avec le public ». Au cours de la répétition, elle appelle en effet ses jeunes danseurs à susciter « un mouvement qui respire », à donner aux bustes « toute la générosité » qu’ils méritent, à « prendre du volume dans l’espace qui les sépare du public ». Mettre de la chair sur des mots et de l’émotion dans le mouvement en quelque sorte.

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Car ces corps qui se meuvent racontent une authentique histoire : celle d’une dramatique histoire d’amour contrariée entre Albrecht, le noble fiancé d’une princesse et Giselle, une jeune paysanne : celle-ci meurt en apprenant qu’il doit en épouser une autre. La reine des Willis, esprits des jeunes filles mortes vierges, décide qu’Albrecht doit mourir. Il est condamné à danser jusqu’à la mort mais l’esprit de Giselle, en dansant avec lui, parviendra à le sauver. Tous les thèmes du romantisme sont ainsi déclinés dans ce ballet composé par Adolphe Adam sur un livret de Théophile Gautier. On relèvera pour cette production les décors « maison » de l’Opéra de Nice réalisés par Caroline Constantin.

Comptant parmi les six écoles de danse françaises reconnues par l’Etat, Le « Cannes Rosella Hightower », du nom de celle qui fut Directrice française de la Danse et qui la nomma « Danseuse Etoile » en 1982, a pour vocation, explique Monique Loudières, sa Directrice artistique et pédagogique depuis 2003, de « former à la profession de danseurs » et surtout, d’offrir un « apprentissage scénique destiné à rendre les danseurs capables de s’adapter à chaque compagnie ». Toujours la notion de partage. Giselle_2079.jpgMais aussi celle de « conviction » pour celle qui se félicite de l’attribution – pourtant controversée – du Théâtre national de Chaillot à la danse. « Il y a un public pour la danse » à condition, précise-t-elle, de « proposer au public le panel plus large » d’œuvres chorégraphiques et de « sensibiliser » ce dernier, notamment par les médias, à tout – et en particulier au plaisir – qu’il est susceptible d’en retirer. Avant de conclure : « L’individualité est riche mais souvent ignorante de sa richesse ».

« Giselle », Ballet fantastique en deux actes d’Adolphe Adam

Ballet de l’Opéra de Nice et
Jeune Cannes Ballet de l’Ecole Rosella Hightower (www.cannesdance.com)

Orchestre philharmonique de Nice sous la direction de David T. Heusel et
Chorégraphie de Monique Loudières

Etoiles invitées de l’Opéra de Paris pour les rôles de Giselle, Albrecht et Mirtha.

Vendredi 30 novembre 2007 à 20H00, Samedi 1er décembre 2007 à 14h30 et 20H00, Dimanche 2 décembre 2007 à 14h30.

Opéra de Nice : 4 & 6 rue Saint-François-de-Paule, 06000 Nice
Réservations : : 04 92 17 40 79

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