
Un banc de poissons lumineux ondoie sous les arcades de la place Masséna. Ce n’est ni un rêve ni une hallucination marine, mais bien ICHTUS, la dernière installation cinétique et poétique de l’artiste plasticien Daniel Mestanza, à découvrir à Nice jusqu’au mois de juin 2025.
À l’occasion du Sommet des Nations Unies sur l’Océan, que la Ville de Nice accueillera en juin, la municipalité a souhaité éveiller les consciences à la protection des mers à travers une programmation culturelle ambitieuse. Parmi les événements phares : l’installation immersive ICHTUS, qui envahit d’abord les Arcades Masséna jusqu’au 2 juin, avant de se déployer sur le Quais des États-Unis et le cours Jacques Chirac du 4 au 18 juin.
Un ballet aquatique en pleine ville
Composée de 80 sculptures cinétiques motorisées et illuminées, ICHTUS transforme l’espace urbain en une fantasmagorie marine. Suspendus ou montés sur des structures légères, ces poissons d’un autre monde ondulent dans une chorégraphie hypnotique, dans le but de reproduire un mouvement naturel de l’animal. Chaque créature, faite à la main, est dotée de plusieurs pièces mobiles, d’un moteur et d’une ampoule intégrée pour une animation fluide et lumineuse.
Accompagnée d’un paysage sonore perpétuel, l’installation pousse encore plus loin l’illusion. C’est le vent lui-même qui influence les sons diffusés, les activant selon ses passages et ses caresses. Une immersion inversée s’opère : ce ne sont plus les visiteurs qui plongent, mais la mer qui monte à eux. Le public est alors transporté dans une expérience sensorielle, méditative, entre contemplation et rêve éveillé.
Un symbole universel, revisité avec poésie
Le titre ICHTUS fait référence au mot grec désignant le poisson, symbole chrétien de l’Antiquité. Mais Daniel Mestanza s’éloigne de toute interprétation religieuse stricte pour privilégier une approche symbolique et universelle : le poisson comme archétype de vie, de sagesse, de renaissance. Il s’inspire aussi des lanternes traditionnelles asiatiques, qu’il réinterprète ici à travers une esthétique douce, mouvante et lumineuse.

L’art contemporain au service du vivant
Le projet est le fruit de plus de cinq années de conception : de la mise au point technique à la fabrication minutieuse des poissons, jusqu’à la scénographie modulable capable de s’adapter à tous types de lieux. À Nice, les Galeries Lafayette sont ravies d’accueillir cette installation, qui s’inscrit pleinement dans leur engagement pour l’Année de l’Océan.
Pour Graig Monetti, adjoint au maire délégué à l’évènementiel, à la jeunesse et à l’égalité des chances, ICHTUS est l’occasion d’un vrai partage citoyen : « Les Niçois vont s’approprier cette œuvre. On est en train de travailler sur d’autres installations, notamment autour des ours polaires et du réchauffement climatique. L’idée est de rendre populaire le Sommet mondial de l’Océan, de faire en sorte que la société s’en empare. »
Un sommet mondial, une ville mobilisée
Le Sommet des Nations Unies sur l’Océan, prévu à Nice en juin, réunira des chefs d’État, des scientifiques, des ONG et des acteurs engagés pour la préservation des mers. En amont, la ville multiplie les événements artistiques et citoyens pour sensibiliser le grand public. ICHTUS s’impose comme une porte d’entrée poétique et accessible vers cette thématique vitale, en réconciliant art contemporain et urgence écologique.