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18 août 2024

Interview : Catherine Ségurane, sous les pinceaux d’Édith Faraut

À travers une série de portraits, l’artiste niçoise, Edith Faraut, réinvente le mythe de l’héroïne locale, Catherine Ségurane. Une démarche singulière alliant histoire et création.

L’exposition « Je suis Catarina de Nissa », à la Galerie Lou Babazouk 2, ouvre ses portes aujourd’hui jusqu’au 24 août prochain. Celle-ci met en lumière l’héroïne locale, Catherine Ségurane, à travers les yeux et les pinceaux d’Édith Faraut. Avocate de métier et en parallèle peintre, elle propose une relecture vibrante et colorée de ce personnage emblématique de l’histoire niçoise. Dans son atelier, elle convie des modèles à incarner la figure de « Catarina », pour que chacune puisse s’approprier une part de son histoire. Le vernissage de l’exposition aura lieu ce mardi à 18 heures, en présence de Jean-Luc Gagliolo, délégué à l’Education, à la Culture à l’école, au Livre, à la Lutte contre l’illettrisme, à l’Identité niçoise et aux Loisirs pour tous.

En quoi consiste votre exposition ?

L’exposition que je présente met en lumière une série de 25 toiles, enrichie par des collages et des peintures sur papier. En tout, ce sont une quarantaine d’œuvres qui célèbrent la figure emblématique de Catherine Ségurane. J’ai également souhaité ajouter un texte explicatif pour rappeler son acte de bravoure, une histoire méconnue de beaucoup, qui remonte à une époque lointaine. En 1543, Catherine Ségurane a repoussé l’envahisseur turc en assommant un porte-drapeau avec son battoir à linge. Certains récits évoquent même qu’elle aurait montré son postérieur aux assaillants, ce qui les aurait fait fuir. Enfin, j’ai tenu à ce que l’exposition s’adresse également aux Niçois, en sous-titrant tous les textes en langue niçoise, pour renforcer le lien avec cette figure locale.

Quelles techniques utilisez-vous pour vos toiles ?

Mes œuvres sont principalement réalisées à l’huile, une technique que j’affectionne particulièrement. Egalement, j’ai utilisé de l’acrylique pour un tableau représentant une petite fille de huit ans, qui a accepté de poser pour moi. Je travaille aussi sur papier, pour ma peinture et mes collages, explorant ainsi différentes textures et rendus.

Pourquoi avoir choisi Catherine Ségurane comme sujet central de l’exposition ?

J’avais déja réalisé un petit projet pédagogique avec des collégiens sur les grandes figures niçoises. J’ai directement accroché à la figure de Catherine Ségurane. Ainsi, quand j’ai appris qu’il y avait une commémoration à son égard, j’ai voulu lui rendre hommage à ma façon. Pour moi, Catherine Ségurane est une icône féministe niçoise. Elle incarne une femme du peuple qui a su résister et combattre pour sa ville, avec courage et détermination. Mon intention était de rendre son histoire universelle, de faire en sorte que même ceux qui ne la connaissent pas perçoivent en elle une figure puissante et inspirante.

Comment avez-vous réussi à la représenter dans vos œuvres ?

J’ai voulu représenter Catherine Ségurane de manière multiple et variée. Pour cela, j’ai travaillé avec 26 modèles, trois professionnels et 23 amateurs, tous résidant à Nice et âgés de 8 à 73 ans. J’ai laissé à chacune d’elles la liberté de choisir la manière dont elles souhaitaient incarner Catherine. Chaque modèle a ainsi pu s’approprier le personnage à sa façon. En parallèle, j’ai aussi réalisé mes propres interprétations. Le résultat est une série de portraits très diversifiés, mais tous unis par le fil rouge de la représentation de Catherine. Mon objectif était qu’à travers chaque modèle, Catherine soit incarnée et sublimée.

Où puisez-vous votre inspiration ?

Mon inspiration naît avant tout des échanges que j’ai avec mes proches. Elle provient aussi de mes lectures et de l’actualité. Ces éléments nourrissent mon travail et m’aident à donner vie à mes créations.

Pourquoi avoir choisi la peinture ?

J’ai découvert la peinture après la mort de mon père, qui est décédé à l’âge de 53 ans. À 52 ans, j’ai ressenti l’appel des pinceaux, et j’ai décidé de me lancer. J’ai alors créé mon atelier, « Peindre le reste de sa vie », en hommage à mon père. Au début, je doutais de mes capacités, mais j’ai finalement réussi à transformer cette épreuve triste en quelque chose de positif. Pour moi, la peinture est bien plus qu’une passion ou un loisir, c’est un besoin. C’est une activité dont je ne peux plus me passer, elle est devenue essentielle à ma vie. Je pourrais même quitter mon autre métier d’avocat, si je devais faire un choix entre les deux.

Auteur/autrice

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