Interview d’Alireza Farhang fondateur du NIMFA : un “événement unique” 

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Alireza Farhang est un compositeur franco-iranien, né à Téhéran au sein d’une famille de musiciens. Il est le fondateur et directeur artistique de Nice International Music Festival and Academy (NIMFA) depuis sa création en 2023. Il nous en dit plus sur ce festival qui se tiendra du 29 avril au 4 mai 2025 du théâtre Francis Gag au Conservatoire de Nice. Interview.

Qu’est-ce que c’est Nice International Music Festival and Academy (NIMFA) ?

Alireza Farhang : “ La toute première édition s’est déroulée en 2023, avec une académie ayant travaillé à distance pendant six mois sur huit pièces. Une vraie production professionnelle au même titre que celle d’aujourd’hui. La structure porteuse est le festival, et l’équipe qui y travaille vise aussi d’autres compétences, notamment en lien avec les musiciens.

Quels sont les moments à ne pas manquer cette année ?

Ce qui rend le festival particulier, c’est la collaboration organique avec un nouvel ensemble basé à Nice, qui s’appelle Ensemble Mathis. C’est une autre structure qu’on a créée avec les musiciens du Conservatoire de Nice et de l’Opéra de Nice. Nous avons créé cet ensemble justement pour compléter l’écosystème de création musicale de Nice. Ce sont ces deux piliers du festival. Pour le temps fort, c’est durant tout le festival. Nous avons six concerts et nous le terminons avec la structure Ensemble Mathis : c’est le point d’orgue du festival. Mais c’est compliqué de choisir ; en tant que directeur artistique, ils sont tous importants. Il y aura aussi des hautboïstes, avec les sept membres de la famille des bois, ce qui est assez rare, ainsi que quatre pièces composées spécialement pour le festival. Les étudiants de l’Opéra de Nice jouent avec des instruments digitaux : tout un orchestre est rassemblé, ce qui rend l’événement unique.

Quel est l’objectif principal et quelles sont les valeurs de NIMFA ?

La clôture du festival s’effectuera sur le thème de l’océan, en accord avec le Sommet de l’Océan qui se tient à Nice en juin prochain. Il y a une œuvre qui se nomme Fox Baleina, d’un compositeur américain, Georges Kunt, de 1977 : elle est créée avec la voix des baleines. Il y en a aussi trois autres. La thématique principale, c’est l’eau et l’océan. Je ne veux pas dire qu’il s’agit de défendre une cause dans ces pièces, car c’est avant tout une œuvre artistique. Mais l’intention est de mettre en avant ce thème : on peut le voir et l’entendre dans leur musique.

L’événement se base-t-il sur un seul thème ?

Non, il y en a d’autres. Par exemple, dès le premier jour, un ensemble suisse présente une pièce qui utilise des bassins d’eau pour altérer les instruments à bois : des tuyaux plongés dans le bassin génèrent de vrais bruits aquatiques. Cette œuvre a été écrite il y a déjà plusieurs années. Tout au long des quatre jours, nous abordons d’autres sujets, toujours avec comme canal d’écoute : la musique.

Combien de pays sont représentés cette année et pourquoi cette pluralité ?

Une cause que nous défendons est la diversité culturelle : j’y attache une grande importance. Nous avons des nationalités berbère, américaine, mexicaine, des participants de l’Académie d’Iran, des Norvégiens, des Polonais, et bien sûr des compositeurs français.

L’événement est-il accessible à tout le monde ?

Les deux premiers concerts sont payants, mais on a pensé aux étudiants et à ceux qui rencontrent des difficultés économiques ou financières. Des tarifs réduits à 3 € sont proposés aux étudiants. Les événements sont ouverts à tout le monde : il n’y a pas de classes sociales ni d’élites. On veut que cette musique soit démocratisée partout, que les gens démystifient la musique classique. J’encourage tout le monde à venir, de 3 à 90 ans.

Quel répertoire, de l’après-guerre à aujourd’hui, est mis en avant cette année ?

Il y a des créations inédites, ce qui veut dire qu’elles n’ont jamais été composées, créées et entendues avant ce festival. Il y a aussi des pièces écrites en 1977. Mais on y trouve une articulation entre musiques anciennes et actuelles. Par exemple, je n’exclus pas une pièce rock, présente le 3 mai, certes d’inspiration XVIᵉ–XVIIᵉ siècle. Quelques pièces comme celle-ci s’accordent très bien avec le répertoire. Nous ne fermons pas la porte aux musiques anciennes, même si l’axe principal reste la musique d’aujourd’hui.” 

Pour plus d’informations sur le Nice International Music Festival and Academy voici le programme ici.

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