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22 novembre 2024

Interview de Pauline à La Colle-sur-Loup : simplicité et décontraction, les maîtres mots de sa personnalité

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jpg_4894_250.jpgN.P : Vous avez commencé le piano à 5 ans mais c’est seulement lorsque vous êtes entrée au conservatoire de Lille que vous avez apprécié de jouer de cet instrument. Cela grâce à l’un de vos professeur. Comment s’y est-il pris pour vous faire aimer le piano ?

Pauline : Mes parents m’ont mis au piano à 5 ans parce que n’ayant pas eu la chance d’avoir eux, des parents qui leur ont fait découvrir la musique, ça leur a vraiment manqué. Cependant j’y allais sans grande conviction. Forcément, à 5 ans ce n’est pas toujours ce qu’on a envie de faire. Et à 12 ans, c’est grâce à mon frère si je suis entrée au conservatoire puisque au départ c’est lui qui a voulu y entrer. Et puis j’ai suivi parce que mes parents m’ont encouragé à faire pareil. Mais pour moi, c’était complètement abstrait. J’ai tout de même passé le concours et sans travailler je l’ai eu à l’unanimité. Je suis rentrée au conservatoire et j’ai rencontré ce professeur qui a dessuite senti que je pouvais faire des choses sans trop travailler. Il a eu totalement confiance en moi et je suis quelqu’un qui a besoin de ça. Je n’ai pas besoin qu’on me crie dessus ou qu’on me dévalorise pour me faire travailler ou pour me faire apprécier et avoir envie de faire les choses. Lui a totalement réussi et je ne sais pas comment. Je pense qu’il aimait le piano autant que moi. Il m’a fait confiance, je jouais ce que j’avais envie de jouer. Ça me plaisait donc je ne trainais pas les pieds.

N.P : A 15 ans vous avez écrit votre chanson « Vie de Songes » qui se trouve sur votre album. Qu’est ce qui vous a donné l’envie d’écrire vos propres textes et surtout d’où vous est venu le déclic pour cette chanson ?

Pauline : J’ai commencé à écrire quand j’étais à l’école. J’ai très mal vécu ma période lycéenne. J’étais ailleurs puisque je faisais le conservatoire en même temps et c’est vrai que j’attendais une seule chose : aller le mercredi et le samedi travailler le piano. Pendant les cours j’écrivais sur mes cahiers des phrases, des citations, j’aimais et j’aime les belles phrases, les mots qui sonnent. Et puis j’étais tellement mal que j’ai eu besoin à un moment dans ma période de musicienne et pianiste, de créer. Ça me manquait car je reproduisais toujours des œuvres de grands artistes classiques. Alors je me suis dit : « Pourquoi ne pas faire ma propre musique et la mettre au service des mots que j’écrivais ? ». Et c’est comme ça que cette chanson est venue. Je pense que la musique est vraiment un remède quand on est mal.

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N.P : Ça n’a pas été trop difficile de faire le conservatoire et le lycée en même temps ?

Pauline : C’est toujours très difficile de faire les deux en même temps. Mais j’avais vraiment envie d’avoir un bac parce que la musique est quelque chose d’aléatoire. On est jamais sur de pouvoir faire ça et moi je n’ai jamais pensé que je ferais ce que je fais aujourd’hui : chanteuse, vendre des albums et être disque d’or. Je me voyais professeur de piano et je savais que c’était extrêmement difficile surtout dans le classique.

N.P : D’où vous viens votre inspiration pour vos textes en général ?

Pauline : Ça vient de ma propre vie dans un premier temps, mais aussi de l’observation des gens. Quitte à mettre des chansons sur un album, je regarde vraiment si ça peut parler aux gens, s’ils peuvent s’approprier les chansons, sinon ce n’est pas intéressant pour moi. Ce sont des généralités de la vie, qu’elles soient belles ou moins belles et je pense que ce sont des choses que beaucoup de gens vivent. Pour ma part, quand j’écoute la musique et que je me dis que je ne suis pas la seule à vivre ça, ça me rassure. J’aime le fait de rassurer les gens. Ça fait presque un peu psychologue et moi aussi ça me fait du bien de chanter. On arrive à faire partager de nombreuses choses à travers les chansons.

N.P : On vous classe dans un style musical plutôt pop et variété française. Êtes-vous d’accord avec ça ?

Pauline : Tout à fait. J’aime la pop. La vraie pop anglo-saxonnes, c’est celle qui me touche le plus. Mais je fais de la chanson comme tout le monde. On nous cale dans du rock, dans de la pop… Mais la pop c’est tellement large. En fait je me fiche un peu de l’étiquette qu’on me donne. Je fais juste des chansons, de la musique et chacun mettra l’étiquette qu’il veut.

N.P : Votre succès a été total grâce à votre chanson « Allô le Monde ». Comment avez-vous vécu cette soudaine célébrité ?

Pauline : Je n’ai pas vraiment changé de vie, je vis toujours à Lille. J’ai été disque d’or grâce au public et je ne vais pas m’envoler en disant que je suis super connue. Ça me rassure parce que j’ai les pieds sur terre. Je préfère que ma musique soit reconnue. D’ailleurs je suis sûre que les gens connaissent plus « Allô le Monde » que la personne qui la chante. Je préfère qu’on entende ma musique c’est pour ça que je comprend très bien certains artistes comme Gorillaz qu’on ne voit pas. Ça ne m’intéresse pas du tout d’être reconnue et je préfère avoir une vie tranquille. Dans la rue je suis toujours très accessible et les gens qui habitent Lille me vois très souvent.

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N.P : Votre rapport avec le public est-il le même qu’à vos débuts ?

Pauline : En tournée je rencontre vraiment mon public. J’aime les gens dans la vie et je suis quelqu’un qui donne beaucoup, et sur scène et quand je vois les gens dans la rue. J’ai envie de donner beaucoup avec ce que je sais faire, la musique. Je suis quelqu’un de très nature. Je suis moi et je ne me crée pas de personnage. C’est pour ça que mon nom de scène c’est Pauline, c’est celle que je suis dans la vie.

N.P : Avez-vous des projets prévus pour bientôt ? Peut-être un nouvel album en préparation ?

Pauline : La tournée continue jusqu’en février et surtout le nouvel album va bientôt être enregistré. J’ai déjà écrit les 12 titres qui seront dessus et on va enregistrer je pense septembre/octobre. Sortie normalement prévue début 2010.

N.P : Est-ce la première fois que vous venez à La Colle-sur-Loup ?

Pauline : La Colle-sur-Loup oui. Par contre je viens tous les ans depuis que je suis petite dans le sud, dans les Alpes-Maritimes. Je ne connaissais pas la Colle-sur-Loup précisément mais j’adore. Je suis allée faire un tour tout à l’heure et l’endroit où je vais chanter ce soir est vraiment magnifique. C’est exactement le genre d’endroit où je me verrais bien.

N.P : Ce soir vous donnez donc un concert à La-Colle-sur-Loup. Quel est votre état d’esprit à quelques heures de votre montée sur scène ?

Pauline : Je suis toujours très zen. Avant les spectacles, je suis avec mes musiciens, j’attends une chose, le moment où je vais rentrer sur scène et chanter. C’est pour ça que je fais ce métier. J’ai toujours du mal à figer les choses bien que j’adore faire des albums. On est obligé pour que les gens puissent avoir le support. Mais par exemple, mon premier album est totalement différent sur scène. Je retravaille les arrangements parce que j’évolue et je pense que si je refaisais cet album aujourd’hui, il serait différent. Sur scène c’est mieux, on peut toujours improviser. Je fais ce que je veux, je peux échanger avec les gens. Ce qui me plaît vraiment c’est la proximité et faire plaisir aux gens.

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