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2 novembre 2024

Interview : Lara Fabian nous dévoile « tout » ses « secrets »

Haïkel Regaieg
Haïkel Regaieg
Journaliste correspondant à Paris pour Nice Premium. Spécialiste en Marketing, Stratégie et Communication. Passionné d'aéronautique et de musique.

Nous avons rencontré Lara Fabian à Paris pour une interview exceptionnelle à l’occasion de la sortie de son nouvel album « Le Secret ». La chanteuse qui avait enregistré son précèdent opus à Nice revient avec nous sur le succès mitigé de ses deux derniers albums, sa rupture avec Universal Music et nous parle de son « Secret » qui est d’ores et déjà disque d’or !


11-16.jpgLara Fabian, vous êtes de retour avec « Le Secret » ! Pouvez-vous nous présenter ce nouvel album?

Le secret est le récit du parcours de tout être humain qui impacté par la vie est obligé de faire un choix entre la façon d’appréhender ses souffrances et la façon de vivre sa vie. Trouver les éléments qui permettent d’entrer en résilience, de lâcher prise et transformer ce qui fait le plus mal en une force quelconque.

Un cheminement en quelque sorte ?

Oui et puis être un peu moins complexe dans sa façon d’analyser, de voir les choses. On pense souvent que réfléchir beaucoup est un signe intelligence, parfois je pense que c’est juste une bêtise absolue. Le secret c’est lâcher prise de ce qui nous fait mal, aborder le bonheur avec un peu plus de simplicité.

Pour présenter ce nouvel album vous parlez beaucoup de bonheur mais très peu des chansons en elles-mêmes qui traitent de sujet dur et profond, des choses qui vous sont arrivées… L’anorexie, les trahisons par exemple… Avez-vous du mal à évoquer ces sujets hors de vos chansons ?

Non, je pense que la paraphrase est inutile. Beaucoup de choses sont dites dans l’album. Après on peut parler du sens parallèle qu’elles ont, mais je ne suis pas une grande fan de la traduction, de la traduction. Je trouve que la force de la musique, qui est le metteur en scène de notre émotion, c’est de pouvoir avec beaucoup d’élégance traduire des propos très personnels.

Sur l’album, une de vos chansons parle des réseaux sociaux « Un ange est tombé » qui fait écho à un des premiers titres de votre carrière « Les Amoureux de l’an 2000″…

Pauvre moi ! Je parle toujours de la même chose en faite (Rires).
Dans « Un Ange est tombé » j’ai voulu montrer qu’on utilise certains moyens de communication sans se rendre compte de la lame à double tranchant que c’est.
Je fais partie des êtres qui pense qu’on est une seule et même chose, que c’est dans le fait de pouvoir être à côté de quelqu’un, lui être utile, l’aimer, le considérer, qu’on existe… La nature premier du réseau social est celui d’aller vers l’autre et à contrario, c’est aussi une façon de se couper de l’autre. C’est ce paradoxe que je n’endosse pas et avec lequel j’ai du mal. Surtout ça me fait souffrir de voir des gens hyper-seuls malgré qu’ils aient 5000 amis sur Facebook. Honnêtement on s’isole beaucoup plus qu’on ne se crée des amitiés réels mais je reconnais néanmoins que c’est un moyen extraordinaire quand on fait un métier comme le mien pour trouver un véhicule direct vers le public.

lf_fbook.pngEn parlant de réseaux sociaux, vous vous y êtes mis tard !

Oulala, je m’y suis mis tard et parce qu’on m’a botté le derrière (rires). C’est vrai qu’aujourd’hui je m’aperçois l’enthousiasme que ça a créé et ce qui me touche, c’est que mon public a vraiment l’impression de faire partie de l’histoire et ça c’est important. Maintenant est-ce que je vais m’assoir derrière un écran et m’affilier à Facebook pour aller boire une bière avec un pote, non et puis je préfère sincèrement m’assoir avec lui et lui montrer mes photos sur mon téléphone. Parfois, je vois des gens dans la même pièce, qui se parlent par tweet interposé, c’est triste !

Lors de la promotion de vos derniers albums, à savoir “9“ et “TLFM“ (Toutes Les Femmes en Moi), vous vous êtes fait plus rares dans les médias. Est-ce que c’était d’une certaine façon un moyen de se protéger d’une médiatisation qui aurait pu impacter votre vie privée? On a l’impression qu’avec « Le Secret » vous avez moins peur de vous exposer?

Non je n’ai pas plus peur ou moins peur… Il y a juste un réel accueil du « Secret ». “TLFM“ est un album qui est resté beaucoup plus confidentiel. Les gens n’étaient pas tellement d’accord avec ma démarche de cover, ils auraient voulu un album original. Quant à l’album “9“, il n’a pas recueilli non plus tous les amours de mon public qui a trouvé que je déchantais. Je pense qu’il y a eu pleins de circonstances pouvant justifier les silences de part et d’autre.

Pour reparler de “9“, “9“ était voulu comme un changement dans votre façon de chanter, plus en douceur peut être ? Vous introduisiez l’album en disant que c’était la fin d’un cycle….

Je pense que si on connait bien mon travail, on s’est aperçu bien avant “9“, que je pouvais chanter en douceur, que ma voix est un instrument et que je l’utilise de milles façons différentes.
Je crois que “9“ était une réponse à rien. “9 “était un endroit où je me suis assise en sécurité avec quelqu’un qui avait compris ma démarche et qui l’a accompagné, en la personne de Jean-Félix Lalanne. Cet album était concomitant à un état d’âme de je me roule en petite boule et j’attends que ça passe !

Après il y a eu “TLFM“. Une première version de cet album avait été réalisé avec le musicien Matt Herskowitz, mais elle n’a pas convaincu Pascal Nègre. Est ce que vous regrettez de ne pas avoir sorti cette première version ?

Je ne regrette jamais rien de ce que je décide de faire, mais je me pose sincèrement la question de savoir ce que cet album aurait recueilli comme commentaires.

4-10.jpgPour l’avoir écouté, musicalement on était proche du “Secret“, il y aurait alors eu une véritable continuité entre ses 2 albums

Musicalement c’était très intéressant et en même temps au niveau de ma façon de chanter je restais de nouveau très confidentielle quand même. C’est ce qui déplaisait à Pascal Nègre (ndlr: le directeur d’Universal Music), qui voulait que je déploie un peu plus ma voix, et c’est ce qu’on a fait avec la version de Simon Climie qui était beaucoup plus pop. On ne sera jamais si TLFM1 aurait mieux marché.

Vous ne pensez pas le ressortir en vente à la boutique de vos concerts ?

Un jour je l’offrirai puisqu’il est masteurisé. Un peu comme j’ai sortie “EWIM“ qui était la démo que j’avais faite pour réaliser ce même album aux États-Unis. L’avantage aujourd’hui, c’est que l’on peut grâce aux réseaux sociaux se permettre de donner beaucoup plus de contenu qu’avant. Par exemple, une chanson du « Secret » n’a pas fini sur l’album et je disais à Manu Pitois, (ndlr : un des compositeurs de l’album) qu’il fallait absolument la finir pour l’offrir. Si on arrive à être platine avec l’album, je la posterais sur Facebook gratuitement pour que mes fans l’entendent.

Dans le même temps la Russie vous a ouvert ses portes. Avec l’album « Mademoiselle Zhivago » que vous avez écrit avec Igor Krutoy. Un album qui a rencontré beaucoup de succès. 800 000 exemplaires vendus dans un pays ou le téléchargement illégal est vraiment très présent ! Ça vous a fait plaisir d’avoir cet accueil par rapport à la France qui vous boudait un peu ?

Le public ne m’a jamais boudé, c’est les médias qui boudaient. Faut vraiment arriver à scinder les deux mondes parce que la preuve en est, on met en vente le Théâtre de Paris et en trente minutes on vend tous les billets. Je veux dire, allo, elle est où la vérité, elle est là. Je ne m’attarde plus à ça, il y aura toujours des gens pour me casser du sucre sur le dos, pour me mépriser, me détester, c’est comme ça, faut tracer son chemin, avancer, faire ce qu’on a faire, être soit et arrêter de se protéger de ce dont on a peur, la peur n’évite pas le danger !

Les médias sont un peu plus réceptifs avec ce nouvel album « Le secret »…

Ah mais, je ne sais pas si vous avez lu le Figaro mais je fais parti des 50 éléments pour devenir snob : « Aimer Lara Fabian c’est de bon ton ». Ça me fait vraiment doucement rigoler tout ça!
Les médias sont aussi réceptifs que l’album est transparent et honnête. Je pense qu’il y aussi une telle démarche dans l’album, qu’on aime ou qu’on n’aime pas, que du coup ça suscite un certain intérêt au delà d’une sorte de prérogative de délit de sale gueule que je pourrais susciter auprès de certains. Parce qu’il faut le dire auprès de certains, c’est vraiment un délit de sale gueule. La plupart des gens qui me détestent ne m’ont jamais rencontré faut quand même le savoir, faut le dire. Moi, quand on me dit machin à dit du mal de toi, alors qu’il ne m’a jamais vu, il n’est jamais venu à un de mes concerts, et n’a jamais fait une interview, je ne comprends pas. Cette espèce de parisianisme où il est bon ton de détester, de dire du mal, pourquoi !

Mais est-ce que vous ne pensez pas, Lara, que vous avez été à l’origine de ça ?

Non je pense que non, vraiment pas! Je pense que j’ai été à l’origine d’un immense succès et que ça a dérangé beaucoup de gens, que ça a créé de la jalousie. Après que j’ai grandi devant les caméras, que j’ai peut être mis mon pied dans ma bouche de temps en temps, que je n’ai pas toujours eu 43 ans, la sagesse que j’ai et la distance, certes. Mais je n’ai jamais rien fait sciemment ou volontairement pour créer une telle déferlante. Ça a été un acharnement totalement injuste.

Après « TLFM », il y’a eu rupture avec Universal Music, votre maison de disque de l’époque, comment l’avez vous vécu ?

Sur le coup ça a été un peu étonnant, surtout la manière dont ça a été fait, sans aucune élégance. Après, on a constitué une équipe, sorti l’album en solo et aujourd’hui on est numéro 1 des ventes. Mais il y a juste eu, une période charnière, où on se dit « ouais ok! » Vous savez, j’ai été habitué pendant 15 ans à avoir un système qui tournait autour de moi, alors il a fallu que je le recrée, mais je n’ai pas vécu de plus grande panique que ça.

7-39.jpgMais pourquoi Universal vous a rendu votre contrat ?

Parce que je ne rapportais plus assez d’argent et que je coutais trop cher, dixit Pascal Nègre.

Mais vous restez quand même distribué par Universal en Belgique et en Suisse. Alors qu’en France vous êtes passée chez Warner?

Universal France aurait voulu distribuer « Le Secret » mais après il y avait un minimum d’élégance requis lors de la rupture de mon contrat. Et puis ce n’est pas grave, lui le gars, Pascal Nègre, c’est un mec de chiffre, il a un patron qui est au dessus de lui et Fabian elle avait coûté tant, elle avait rapporté tant et l’économie n’était plus justifiée. Je ne lui en veux pas, je ne comprends juste pas, qu’au bout de 15 ans d’une soit disante amitié qu’il ne décroche pas le téléphone. Mon problème à moi n’est jamais cartésien, il est toujours humain parce que je peux et j’ai vraiment le recul pour comprendre pourquoi, j’ai juste un problème sur la forme.

En parlant de désaccord, vous en avez eu un avec le réalisateur de la déclinaison visuelle de votre dernier album pour le marché russe « Mademoiselle Zhivago ». Un album que vous aviez souhaité traduire sous forme d’un film musical. Malheureusement le travail de post-réalisation ne vous a pas convaincu et le film n’a pas été distribué avec l’album comme prévu initialement. Et puis surprise, il y a quelques jours, Alan Badoev, le réalisateur a publié sur YouTube une version light de ce film. Il semblait dire qu’une sortie en DVD était prévue…

Il est disponible sur YouTube, je ne vois pas l’intérêt de le sortir en DVD. Il fait rire Alan Badoev, s’il avait pu nous donner les images quand c’était l’heure et qu’on ne passe pas pour des bleus et s’il avait un petit peu compris que la violence à ce niveau là ce n’était pas nécessaire, on n’en serait pas là.

C’était vraiment très violent Lara ?

Oui, vous n’auriez pas compris, vous auriez juste dit mais elle a pété un boulon. D’accord il y avait un style qui maniait la force en touchant à la violence, parce que l’esthétisme quand même demeurait, mais des propos qu’on pourrait m’approprier d’une certaine façon au sens de cette violence jamais! Il y a quand même eu un différent qui a duré trois ans!

8-26.jpgVous êtes contente du résultat quand même ?

Je trouve qu’il est très esthétique mais c’est dommage parce que ça ne raconte pas toute l’histoire de la transcendance, on ne voit pas la finalité. C’est dommage, mais malheureusement vous ne le verrez jamais parce que sa traduction n’était pas la mienne. Je suis quand même heureuse qu’on puisse voir l’essence de mon travail de comédienne, son travail de réalisateur et le travail d’une équipe de 300 personnes.

Cette illustration filmique de votre conte russe, c’était aussi vous positionner dans le jeu d’acteur, montrer que vous saviez faire autre chose que chanter. Je sais que vous aimeriez bien jouer dans une comédie ou dans un film… Avez-vous eu des propositions dans ce sens ?

Non je n’ai pas beaucoup de proposition, car là aussi il y a un étiquetage dans ce pays qui fait qu’une fille qui chante est une fille qui chante et vice versa. Pourtant je sais le faire, mais je pense que les réalisateurs sont un peu frileux. Je viens de faire la « Parenthèse Inattendue » avec entre autre Chrisitian Vadim qui me disait : « tu as raison, les metteurs en scènes ont peur d’aller chercher une chanteuse, même si elle aurait toutes les aptitudes qu’il faut pour être une bonne comédienne ». C’est comme ça, c’est une question de mentalité, on ne va pas refaire ce pays non plus, il faut aussi parfois accepter que les choses sont ce qu’elles sont.

Une grande tournée est prévue avec « Le Secret » avec beaucoup de dates, c’était un choix? Est ce que vous avez déjà une idée de ce que vous allez offrir au public comme spectacle ? Un spectacle intimiste?

On commence à travailler dessus avec Manu mais je préfèrerais ne pas vous en parler tant que cela n’est pas posé. Quand aux nombres de dates, c’est une demande des promoteurs; quand Alain et Bernard, mes producteurs ont commencé à lever le téléphone, il n’y a pas un mec qui n’a pas répondu présent. Ca va être un rythme soutenu pendant 1 an, mais on a organisé ça pour une maman: 5 jours de concerts, puis 10 jours à la maison !

Votre fille Lou va bien ? Ça vous a changé de devenir maman ?

Ça m’a complètement changé et en même temps je ne peux pas dire ça ! Ça a révélé la part la plus fondamentale de moi et de qui je suis. Ça a fait émerger le meilleur de moi et Lou est le meilleur de moi.

Vous aviez dit il y a quelques années que la longévité du couple que forment vos parents était un grand défi pour vous ?

J’ai 43 ans donc eux 47 ensembles ! Ah t’as raison, oui ça mets la barre très très haute! Je suis admirative et en même temps c’est très rock and roll 47 ans ! C’est pas rose et violet tout le temps, je veux dire, il faut avoir beaucoup d’humilité, de détachement pour malgré tout faire le choix de rester, même quand parfois nos évolutions propres nous divisent. Moi je n’ai tenu que 7 ans. Ils sont fort, vraiment fort, je les admire beaucoup.

9-17.jpgPour la première fois, vous avez rendu public votre rupture par le biais de Facebook. Pourquoi l’avoir fait ?

Parce que ça a été protecteur, il fallait le faire pour protéger Gérard (NDLR : Pullicino – son ex-compagnon), protéger Lou. Gérard reste une des personnes les plus importantes de ma vie encore aujourd’hui. C’est quelqu’un avec lequel je parle avec la plus grande tendresse, quelqu’un que j’aime profondément et que j’aimerai toute ma vie. Après nos chemins et nos choix respectifs font qu’on n’en arrive à une rupture, ça nous regarde et ça ne concerne personne, mais on a vraiment réussi notre sortie et ça ne m’étonne pas, car c’est à l’image de qui nous sommes lui et moi.
C’était important de le dire simplement parce que je ne voulais absolument pas que Lou souffre, qu’elle entende des choses désagréables ou que Gérard ou moi on souffre de racontars et de raccourci fait par les médias.

Comme tous les artistes vous avez du faire face au téléchargement illégal. Quel est votre avis sur l’industrie musicale aujourd’hui et ses nouveaux modes de distributions ?

Je pense qu’on rentre dans ce que j’appelle le nouveau monde. Je suis persuadée qu’on était en pleine charnière et que le système, le modèle est en train de changer et les artistes qui pourront s’adapter à cette nouvelle économie, cette nouvelle façon de distribuer la musique vont survivre.

Aujourd’hui vous êtes n°1 des ventes en France, ça ne vous était plus arrivé depuis votre premier album en anglais, qui on se rappelle s’était vendu à plus de 2 millions d’exemplaires dans le monde. Quelques années plus tard vous aviez retenter l’expérience avec un deuxième album en anglais « A Wonderful Life » mais qui est resté malheureusement très discret.

Oui, Sony n’a rien fait! A un moment donné là aussi j’étais tributaire d’une famille qui ne croyait pas dans le projet, qui ne voulait rien faire. Qu’est ce que vous vouliez que je fasse ? On a les limites de la marge de manœuvre qu’on a. Mais c’est un album magnifique et ce n’est pas parce que je veux vendre ma came que je dis cela.

Vous pensez vous relancer un jour aux États-Unis ?

« Le Secret » est un album avec des chansons que j’ai déjà imaginé en anglais. Il y’a deux chansons « Amourexique » et « Il est Lune » qui ont été écrites au départ dans cette langue et puis il y en a d’autres que j’ai dans la tête et que je voudrais traduire.
Mais en même temps, le fait que le monde est un village est une fausse idée de ce qu’est la musique, quand on voit à quel point ce sont des territoires qui gardent et chassent leurs cultures et leurs langues. Chaque pays est très protectionniste et pour avoir une carrière internationale à moins d’un méga coup de bol avec une chanson qui traverse l’océan, des États Unis en passant par l’Angleterre et qui rayonne sur le monde entier, à moins d’avoir ça, il faut que vous alliez sur un territoire pour travailler un territoire.

Vous préparez un nouvel album pour le marché russe en ce moment?

Oui on a déjà écrit une dizaine de chansons avec Igor Krutoy, mon compositeur russe pour une sortie en 2014/2015 dans les pays de l’Est.

Interview réalisée par Haïkel Regaieg (IKL) fin avril 2013

Auteur/autrice

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