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22 novembre 2024

L’Edito du Psy : Le religieux, une issue au conflit israélo palestinien ?

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bobine-37.jpg Dignitaires religieux israéliens et palestiniens, représentant les trois monothéismes sont donc venus à Menton. Mais ces Vèmes « Rencontres pour la paix » organisées autour d’un dialogue entre Judaïsme, Christianisme et Islam reflétaient bien l’air du temps, rempli de méfiance réciproque, d’amertume et surtout de souffrances. Hasard du calendrier, il y a tout juste quarante ans ce 5 juin, une guerre opposait l’Etat hébreu à une coalition formée par l’Egypte, la Syrie et la Jordanie. Elle dura seulement six jours. Elle continue pourtant de peser lourdement sur l’avenir d’Israël et la condition des Palestiniens. Les frontières de 1948 étaient soudainement devenues celles de 1967. Colonisation contre Intifada, les deux invoqués au nom de la survie.

Depuis l’enterrement des accords d’Oslo, même les grandes puissances inquiètes du conflit n’osent plus parler de paix mais d’une « feuille de route » susceptible d’y conduire un jour. On ne sait encore par quel miracle comme par quel chemin. Signes de cette méfiance désormais installée au cœur des deux peuples selon les quotidiens hébreux Yediot Aharonot et Ha’Aretz: 60 % de la population juive n’autoriserait pas un arabe à visiter sa maison, 28 % des arabes israéliens pensent que la Shoah n’a jamais eu lieu. Côté israélien s’opère une recomposition politique et sociologique. Si elle demeure unie sur l’essentiel, la population juive connaît aussi de profondes divisions sur la part qu’il convient d’accorder à la religion dans la vie quotidienne et sur le délicat équilibre à trouver entre exigences de paix et besoins de sécurité. Les observateurs notent d’ailleurs une désillusion croissante des Juifs à l’égard de leurs responsables politiques. Côté palestinien, ce serait plutôt une décomposition. « Les Palestiniens n’ont su tirer aucune leçon des erreurs du passé » lance dans un article au vitriol le célèbre psychiatre palestinien de Gaza, Eyad Al-Sarraj, dans la revue Al-Quds, traduite par « Courrier International ». Ecrasante, la responsabilité de Yasser Arafat et de certains des membres du Fatah, incapables de transformer l’essai de l’Autorité en un authentique Etat palestinien, a conduit à la victoire du mouvement islamiste Hamas. Elle a également entraîné des luttes fratricides entre Palestiniens dans un cycle infernal de vengeance clanique.

Au cours du colloque, un Rabbin représentant Israël lors des deux premières rencontres mondiales entre Imams et Rabbins pour la paix et un Kadi, Président d’un tribunal de droit musulman à Jérusalem, ont paradoxalement donner le sentiment de se retrouver sur la possibilité d’une solution : celle-ci passerait par un retour à une démarche religieuse authentique, débarrassée de l’environnement politique. Tous les intervenants religieux se sont d’ailleurs entendus sur un point : il faut laisser chaque religion procéder comme elles le souhaitent aux interprétations de leurs textes fondateurs. Un prêtre chrétien de Bethléem a toutefois eu le mérite de développer une approche moins œcuménique en rappelant que sur le terrain, des Palestiniens chrétiens, en plein désarroi, avaient voté pour la formation islamiste du Hamas aux dernières élections législatives. « Comment pourrais-je dans les conditions de violence au quotidien, a expliqué le prêtre, recommander à mes fidèles de reconnaître la souffrance de l’autre quand la mienne est contestée ? « .

Le religieux peut donc aider mais ne saurait constituer une solution au conflit. Il convient d’y ajouter la notion de temps, celle autant nécessaire à l’oubli qu’à la reconstruction. Dans cette attente désespérante, le dialogue demeure la seule voie exploitable. A l’image des conclusions proposées par le Professeur Albert Jacquard : les humains sont certes des « champions intelligents ». Mais l’un placé à côté de l’autre ne vaut pas grand chose. Là où cet un et cet autre peuvent véritablement devenir des « surhommes », c’est dans leur rencontre, là où ils deviennent un « nous ».

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