C’est à ce moment qu’est née « La Mano Nera », la Main Noire. Elle constitue la
première organisation italo-américaine. Former les futurs chefs de la mafia. Sa méthode d’extorsion fait peur à tous les habitants des quartiers.
Elle ne se gênait pas pour attaquer ses propres voisins. Le but était de s’attaquer aux plus pauvres. Au crépuscule du XIXe siècle, la mafia prend une fonction de sécurité publique par procuration. La police devient donc secondaire puisque des entreprises et des propriétaires comptent sur des criminels pour être protégés d’autres criminels. Au début des années 1920, la prise de pouvoir du régime fasciste de Benito Mussolini nuit à la mafia en Italie. Comme toutes les dictatures, elle ne peut pas accepter qu’il y ait un pouvoir alternatif comme la mafia. Les chefs de l’organisation se sont exilés car ils ne pouvaient plus exercer leur pouvoir. Ils ont exporté une culture et une économie mafieuse aux États-Unis.
Un événement historique dans l’histoire américaine a grandement profité aux organisations criminelles : la prohibition, loi qui interdisait la fabrication, le transport, la vente, l’importation et exportation d’alcool de 1919 à 1933.
La vente ne s’est pas arrêtée, elle est juste devenue clandestine. Les « speakeasy »
sont devenus le centre de la vie sociale. Les petits gangsters de Little Italy prennent une toute autre sphère. La fabrication d’un baril d’alcool coûtait 5 dollars et était revendu 36 dollars grâce à la prohibition. Les bénéfices étaient conséquents pour eux.
« Pour réussir en tant que gang organisé pendant la prohibition, il fallait avoir certaines capacités entrepreneuriales. Il fallait apprendre à gérer une organisation il fallait importer où même produire de l’alcool, protéger ses stocks. La prohibition a donc été un véritable entrainement pour les futurs bosses mafieux. »
Des guerres de gangs émergent. Mais un homme va réussir à apaiser les tensions. Ce dernier est Salvatore « Lucky » Luciano, l’un des mafieux les plus réputés de l’histoire. Il avait compris le profit qu’il pouvait faire en arrêtant les effusions de sang et les gros titres dans la presse. Pierre angulaire de la Cosa Nostra, ses lois dicteront le monde de la mafia pendant tout le XXe siècle. Le président du Centre Impastato de Palerme, Umberto Santino, s’est exprimé sur l’histoire de Salvatore Luciano :
« Il avait sans aucun doute le génie du crime, il a compris qu’en commettant trop de meurtres, tu exposais trop leur organisation. »