« Nice : vivre les monuments historiques ». C’est le titre de la nouvelle exposition du Forum d’urbanisme et d’architecture. Un titre, mais aussi un objectif ambitieux : une trentaine de panneaux retracent l’histoire des 71 monuments classés. Des grottes du Lazaret à l’Eglise Notre Dame, en passant par le Palais Meyerbeer, c’est toute l’histoire de Nice qui nous est contée.
« La richesse de cette exposition, c’est sa grande diversité », assure Alain Philippe, adjoint au maire en charge de l’urbanisme. Et effectivement, le visiteur curieux comme le professionel de l’architecture savourent avec le même plaisir cette balade entre les panneaux géants et les maquettes, sautant d’une Eglise baroque à un hôtel moderne, de la vieille ville à la colline de l’Observatoire.
Une petite critique, cependant. A trop se focaliser sur les monuments, l’exposition a tendance à oublier les hommes et les femmes qui y ont vécu. Il y a trop peu de détails sur les commanditaires, les ouvriers, les usagers… C’est à peine si l’on apprend que l’Eglise de St Roch avait pour vocation de protéger les paysans de la peste.
Le patrimoine niçois à travers les âges
L’exposition se concentre sur les monuments classés ou inscrits dans l’Inventaire des monuments historiques. Mais il est parfois bon de rappeler que la région n’a pas attendu le rattachement à la France pour sortir de la Préhistoire…
Très tôt, le comté de Nice prend conscience de la richesse de son patrimoine. Pour preuve, les nombreux monuments qui sont créés et protégés par de riches familles niçoises, comme les De Gubernatis, pour ne citer qu’eux. La chapelle du St Sépulcre a été détruite lors du siège de 1691, et reconstruite avant la fin du siècle suivant. Autre preuve évidente : les travaux de l’époque sarde pour restaurer le Trophée d’Auguste de la Turbie.
Néanmoins, en 1860, l’Instituion des Monuments Historiques, créée 30 ans auparavant, s’intéresse à Nice. La sauvegarde du patrimoine s’organise, mais surtout, s’institutionnalise.
A l’époque très à la mode, ce sont les monuments antiques qui profitent les premiers de cette protection. Les Arènes de Cimiez sont classées dès le 13 mai 1865, malgré il est vrai quelques erreurs… Le frigidarium des thermes du nord est appelé le Temple d’Apollon ! L’identification d’un lieu public est toutefois correcte.
Le classement des édifices baroques vient plus tard, suivi d’un regain d’attention lié aux pertes des deux guerres mondiales. Mais les années 70 sont marquées par des destructions massives au profit des promoteurs. L’hôtel Ruhl, disparu en 1979, fait les frais de la difficile cohabitation entre le patrimoine et le logement. La vague de protestation qui suit permet de classer et de sauver de nombreux bâtiments. Derniers en date, l’Hôtel Negresco en 2003, la Halle de l’ancienne Gare du Sud en 2005, et l’année dernière, la nouvelle synagogue ainsi que la « crypte archéologique » mise à jour par les travaux du tramway.
Plus d’informations
L’exposition « Nice : vivre les monuments historiques », au Forum d’urbanisme et d’architecture, place Pierre Gautier (cours Saleya), vous accueille jusqu’au 27 septembre. L’entrée est libre. Le Forum est ouvert du lundi au vendredi, de 8h30 à 17h30, et le samedi de 9h à 13h.
Nous vous conseillons le très beau catalogue, dictionnaire pratique pour tout Niçois un peu curieux de sa ville. Bonne visite !
Cette vidéo est issue du site Web TV Nice 
