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22 novembre 2024

La Brigue : L’or blanc des temps anciens

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La route du sel, on devrait plutôt dire les routes du sel. A l’époque médiévale, plusieurs voies partent des rivages de la Méditerranée pour rejoindre l’intérieur des terres. La Provence, La France ont les leurs et le Comté de Nice baigné par cette mer généreuse appartient aux seigneurs de Savoie et du Piémont.


la_brigue.jpg La Brigue est un point de passage vers la plaine du Pô et le sel y transite avec d’autres marchandises. Cet or blanc est précieux, traité et produit dans les marais salants, il est transporté à dos de mulets. Il ne faut pas voir le sel comme un simple condiment qui agrément un plat en cuisine. Il est utilisé également pour la conservation des aliments et permet par exemple de pouvoir consommer du poisson en des endroits éloignés de la mer ou des cours d’eaux.

Cette denrée était très réglementé et sujette à des taxes importantes. Les gabelous, dont le nom sera étendu aux douaniers, étaient chargés de recevoir la gabelle, cet impôt sur le sel. Les sanctions pour les trafiquants étaient très sévères pouvant aller jusqu’à la peine de mort.

Le village de La Brigue organisait ce dernier week-end sa quinzième fête Médiévale où les villageois revêtaient pour l’occasion les vêtements du passé. Un grand plongeon dans l’histoire avec l’évocation de la famille Lascaris. Le sel reçu, béni et distribué. Les petits ânes impassibles remontant les rues du village tandis que les groupes folkloriques animaient le parcours. La collégiale saint Martin était l’écrin baroque d’une messe en langue Brigasque.

Les festivités se poursuivaient sur les deux journées avec toujours le sel comme refrain. Les chants s’échappaient en échos, caressant les murs et se dispersant le long de la Levenza. Les groupes musicaux se succédaient les uns les autres et un chant sur le petit âne, chargé, trop chargé, ne veut plus avancer et est frappé, mais on ne veut pas. La chanson mon âne aura réveillé chez certain celle du petit cheval, mais ici tout se termine joyeusement, le petit âne trouve un pré d’herbes fraîches et gambade libéré de son joug.

Le village médiéval surgissait du lointain passé et le public pouvait aller et venir entre les tentes, celle du campement de l’ost et des seigneurs.

Le spectacle s’achevait lentement avec le départ du château, rejoignant la porte du temps, revenant ainsi à notre époque et laissant les Lascaris s’assoupirent parmi les vieilles pierres de leur château en ruine. Mais c’est promis, ils nous donnent rendez-vous pour l’année prochaine avec le prochain convoi d’ânes et de sel.

Thierry Jan

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