On pourrait dire que tout est illusion, non illusoire, mais illusion. C’est un peu comme le méhariste assoiffé qui traverse le désert. Son esprit, son instinct de survie sont accaparés par sa soif et il est prêt à voir ce qu’il souhaite, ce qu’il désir sans même que cela existe.
L’artiste photographe américain John Douglas, nous emmène dans un pays aux frontières du réel et de l’irréel. Des masses de rochers ou d’astéroïdes en suspensions au-dessus d’une mer calme et étale, des puits de pétrole offshore, les flots embrasés par le crépuscule, un soleil couchant incendiant le ciel et la mer. Tout est illusion et pourtant tout existe d’où cette frontière entre le réel et l’irréel. Au-delà de cette illusion d’optique, de l’esprit et de l’âme, le photographe nous invite à réfléchir, à se questionner sur le spectacle se déroulant devant nos yeux.
Ce qui parait être, est-il, éternelle question de l’être ou du non être. L’artiste nous pose une seule question : Êtes-vous certains d’avoir bien vu ? L’homme moderne inondé d’images et d’informations oubli le plus important : l’essence de son existence, la fin de cette pièce se jouant devant lui. Il se perd dans les détails et la futilité.
La question résonne en écho : avez-vous bien vu ? Ces photos, compositions numériques, sont un hommage à la beauté, à un panorama, à l’œuvre de la nature. Le photographe est là au bon moment, il saisit l’image et la fige. Le résultat est une féerie de photos, de vues magnifiques. L’instant éphémère est figé pour l’éternité et le photographe, John Douglas, nous fait un merveilleux cadeau. La terre est très belle et cette exposition est aussi un message d’espoir, un poème à la beauté, un exercice onirique.
Avez-vous bien vu ? Oui pourra-t-on dire : oui, nous avons vu la magnificence de notre planète, de la terre et nous avons fait un rêve et pusse-t-il se réaliser, mais pour cela il faudrait changer les mentalités, ramener les hommes à l’essentiel, mais ont-ils bien vu ? En plagiant l’Ecclésiaste et ses vanités, nous dirons que tout est illusion et John Douglas nous aura le temps de cette exposition emmené sur sa planète où rêve et poésie sont le code et la loi.
Une exposition de photos et un voyage au pays des rêves où tout est possible puisque illusion.
Thierry Jan
