Ce jeudi avait lieu le vernissage de la nouvelle exposition intitulée « Liberté, Liberté Chérie » organisée par l’Union Méditerranéenne pour l’Art Moderne (UMAM) à l’Espace Lympia du port de Nice. Elle a été inaugurée en présence de Charles Ange Ginésy, Président du Département des Alpes-Maritimes, et Eric Ciotti, Député et Président de la commission des finances des Alpes-Maritimes. Elle se terminera le 15 septembre prochain.
La liberté est peut-être une des notions les plus difficiles à définir dans le paysage des principes humains. Elle jalonne la civilisation, et résonne particulièrement dans notre culture occidentale. Surtout, la liberté se contient dans tous les aspects de la vie, du droit jusqu’au corps en passant par l’opinion. On voudrait être libre de s’exprimer, de penser, de vivre dignement, d’être en quelque sorte maître de son destin. De sa voie. «Sous sa forme la plus simple, la difficulté peut être résumée comme la contradiction entre notre conscience qui nous dit que nous sommes libres et par conséquent responsable, et notre expérience quotidienne dans le monde extérieur où nous nous orientons d’après le principe de causalité», écrit Hannah Arendt dans La crise de la culture.
L’exposition Liberté, Liberté Chérie regroupe une soixantaine d’œuvres réalisées par 32 artistes, locaux et internationaux. On retrouve, parmi eux, Banksy, Li Bao Xun, François Bard, FRANTA ou Mauro Corda. Une partie des travaux exposés a été conçu spécialement pour l’exposition qui dévoile tous les types d’expressions artistiques : peinture, photographie, installation vidéo, sculpture..
Au sein des deux bâtiments de l’Espace Lympia, les visiteurs vont découvrir différents rapports qu’entretiennent les artistes avec la liberté. On retrouve, de manière assez flagrante, la dimension politique du terme et ce qui cherche à l’empêcher. Censure, oppression, esclavage, les spectres de la dictature et du totalitarisme ne sont jamais très loin. Mauro Corda ridiculise les tyrans en les représentant par le biais du nanisme, quand les chaînes présentés par Marc Gaillet nous mettent face à notre héritage.
Le photographe Gérard Rancinan reprend le célèbre tableau d’Eugène Delacroix «La liberté guidant le peuple», et l’actualise dans un cliché saisissant qui fige nos contradictions avec «La liberté dévoilée». Anthony Mirial propose, quant à lui, une vision plus intimiste de la liberté. Son tableau «Schizophrénique» interpelle sur notre capacité à demeurer libre dans la maladie, lorsque l’esprit nous échappe.
Gérard Taride présente sa «Prison dorée», une grande cage à la couleur d’or avec, en son centre, une chaise sur laquelle est placée un pistolet. Sur les murs, des brochures et des pages de journaux, le langage binaire de notre univers virtuel. Les caméras, de tous côtés, scrutent chacun de nos faits et gestes. Ici, toute liberté semble bannie, hormis celle de pouvoir se donner la mort.
Chaque artiste entend le mot liberté d’une façon différente, parce qu’il est insaisissable, irrégulier et passionnant. Avec cette exposition, le visiteur peut lui aussi se faire une idée de la signification profonde de la liberté, celle que Paul Valéry définissait comme «un de ces mots détestables qui ont plus de valeurs que de sens ; Qui chantent plus qu’ils ne parlent, qui demandent plus qu’ils ne répondent».