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22 novembre 2024

La Note noire : Un polar très jazzy aux couleurs niçoises…

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Pour la première fois depuis 25 ans, le Festival du film policier a quitté Cognac pour émigrer dans une autre région viticole, la Bourgogne et la ville de Beaune. Comme à chaque édition, un jury de spécialistes a décerné le « Prix du premier roman ». Dans cette catégorie ont été récompensés des auteurs comme Fred Vargas (86), Paul Halter (87) ou bien Andrea H.Japp (90) et cette année le jury était présidé par Jean-Christophe Grangé.

C’est ce maître incontesté du thriller, dont les romans ont été traduits dans plus de 30 pays et la plupart adaptés avec succès au cinéma, dont « Les Rivières pourpres », qui a remis le Prix à Christophe Costantini, chef d’entreprise atypique depuis vingt ans à Paris mais resté un passionné de jazz, « trame sonore » de son premier polar qui nous fait voyager des USA à Nice, la ville de son enfance et son fameux festival de jazz.

Premier roman et un prix prestigieux qui a déjà sonné le départ d’une carrière d’écrivain pour les noms cités plus haut, eux aussi présentés par les éditions du Masque. Un logo que tous les amateurs de polar et notamment de « poche » connaissent bien depuis des générations. Mais qui se cache derrière Costantini, le nom de l’auteur de ce premier polar « La note noire », récompensé en avril dernier ?

Saxophoniste, écrivain plus chef d'entreprise.
Saxophoniste, écrivain plus chef d’entreprise.

Nous l’avions découvert au salon du Livre de Nice, en ce premier matin où les « têtes d’affiche » n’étaient pas arrivées, où les visiteurs se comptent sur les doigts des mains et le tour des auteurs vite fait, vu le peu de présents…

Derrière une petite pile de livres à la couverture jaune si reconnaissable mais avec un bandeau rouge « Prix du premier roman du festival de Beaune », il tripotait un saxo patiné qui sentait bon le jazz mais sonnait aussi très juste, un air qui vous invite à la rencontre impromptue.
Jazz, Nice et polar, trois des ingrédients qui se mélangent avec délice dans ce que l’on pourrait considérer comme la concrétisation d’un rêve de gosse.

De son vrai nom Christophe Bourgois-Constantini, est né au Gabon mais il s’est vu « rapatrié » à Nice, dans le quartier de Cimiez, où habitent ses grands-parents. Toute sa jeunesse a été bercée par les airs de jazz qui s’échappaient juste à côté… Jazz déjà, jazz toujours présent dans ce premier roman où le Festival de Nice tient un rôle non négligeable.

Jazz également dans sa vie personnelle car il est saxophoniste dans un groupe avec lequel il se produit une fois par semaine.
Il a tellement été marqué par sa jeunesse à Nice et son grand père, ancien gouverneur de Madagascar et corse de souche- retraité à Nice- qu’il a seulement gardé Constantini comme nom de plume pour lui rendre hommage mais également pour faire plaisir à sa mère, hospitalisée dans le Var. Il se sent beaucoup plus méditerranéen que normand, l’autre souche dans la famille.

Ecrire un vrai polar pour vaincre sa frustration

Pour faire plaisir à son père, il a fait une grande école de commerce, l’ESSEC mais il a bifurqué dans la publicité, il y a vingt ans, après avoir bourlingué sur une partie de la planète.

Une des réalisations de l'agence Athem à Paris (www.athem.fr)
Une des réalisations de l’agence Athem à Paris (www.athem.fr)

Il est le cofondateur, avec trois autres personnes et directeur associé, de l’agence Athem, basée à Paris et leader européen de la communication Grand Format.

Mais alors pourquoi se lancer dans l’aventure risquée d’écrire lorsque l’on a une vie bien remplie et réussie ?
On lui a tellement répété dans sa jeunesse qu’il ne comprenait rien à la philosophie et qu’il n’était pas capable d’écrire qu’il fallait bien un jour que cela ressorte et prouver le contraire. Vaincre sa frustration enfouie depuis des décennies.

Le déclic est intervenu car il ne trouvait pas dans les kiosques le polar qu’il aurait aimé lire en prenant le TGV Paris-Nice, lui le fondu de polars américains, de cette atmosphère des années 40-50 et des films comme « Le Faucon maltais ». Un peu par défi, il s’est dit « je vais l’écrire et je vais enfin m’éclater ».
On sent bien que ce fut le cas lorsqu’il vous parle de son premier roman, il y met tant d’enthousiasme, de cœur que l’on n’a qu’une envie, le prendre au plus vite et le lire.

C’est un vrai polar, avec de vraies références qu’elles soient musicales ou cinématographiques, une intrigue très bien ficelée avec un suspense haletant. L’homme possède une culture très pointue dans les deux domaines cités mais c’est un perfectionniste.
Il a tenu à vérifier le moindre détail en matière de criminalité, voyageant des USA à la France pour y rencontrer les différents protagonistes concernés par les affaires criminelles, recueillant les « ficelles » d’un ex de la CIA et du FBI.

Le personnage principal est un flic de New York, quelque peu désabusé parce qu’il n’attend plus grand-chose sur le plan professionnel, qui se fait réveillé à 4h du matin par son adjoint Alex « nous sommes les heureux gagnants du cadavre le plus trash de l’année ». Thelonious Coleman Avogaddro dit Thel ne se doute pas que ce crime très étrange va le conduire de New York à Nice en passant par Chicago et qu’il est encore plus concerné que prévu dans ce jeu de piste machiavélique mis en place par le meurtrier…

Le prochain polar est pour décembre

Dans une première œuvre, un artiste met très souvent beaucoup de lui-même, de l’autobiographie et Constantini ne déroge pas à cette « habitude ».
Il y a mis tous les sentiments de son enfance à Nice, pour le jazz et ce festival qui l’ont bercé et fait rêver mais aussi des événements beaucoup plus pénibles et tragiques de sa vie. Il voulait que les choses « soient vraies », que son héros soit quelque peu démystifié, plus humain que certains les présentent habituellement.

Le manuscrit a été envoyé à une vingtaine d’éditeurs, beaucoup de refus et même deux lettres d’insultes pour finalement arriver aux éditions du Masque. Le « deal » présenté était simple. Une impression en grand format mais à seulement 1000 ex. ou une en format de poche à 20.000 ex. avec une présentation au Prix du Premier roman du Festival du Film policier de Beaune. La suite, vous la connaissez, c’est lui qui a décroché le « gros lot ».

Didier Van Cauwelart avant de connaître aussi la rupture de stock.
Didier Van Cauwelart avant de connaître aussi la rupture de stock.

Mais au salon du Livre de Nice, personne ne le savait et n’en a parlé. Pourtant le public a été séduit et tous ses exemplaires ont été vendus en seulement deux heures, il faut dire que son éditeur n’avait jugé bon de ne lui en faire parvenir que 85 ex. Une rupture de stock également vécue par un de ses illustres voisins, le niçois Didier Van Cauvelart, mais qui lui a permis de participer à un tournoi de tennis dans le Var (non loin du lieu où séjourne sa mère malade) et d’atteindre la finale !
Cette récompense littéraire totalement inattendue lui a permis une reconnaissance immédiate de ses capacités d’auteur de polar et il entend bien poursuivre l’aventure.

Son prochain roman devrait être terminé à la fin du mois prochain – pour une mise en circulation au mois de décembre- avec son héros, Thel, encore plus fragile. Effleurée dans « La Note noire » l’analyse transgénérationnelle sera encore plus présente et fouillée. Nul doute que le jazz et Nice seront encore bien là, l’auteur y possède trop de souvenirs et de liens pour les effacer…

Auteur/autrice

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