A peine se sont-ils remis de leurs premières journées au Brésil, qu’il faut déjà repartir pour soixante-douze nouvelles heures de route et rejoindre la ville de Diamantina.
Première surprise, un beau train qui emmène d’habitude les mineurs, les attend pour les faire avancer de 40 kilomètres. » Cédric était content de voir le train, vu qu’il bosse à la SNCF. C’était vraiment chouette, et ça nous a permis de discuter avec les autres concurrents. A ce moment là, il y avait encore une bonne entente (rires) « précise Gérard, pour qui les trente minutes ont aussi été l’occasion de comprendre ce qui leur était demandé dans la première partie de l’étape.
A l’arrivée, il faut trouver une voiture pour se diriger vers Ouro Preto. Un exercice difficile pour les deux Niçois. Le père se souvient : » Je n’aime pas quand on fait du stop avec tout le monde. Les gens préféraient prendre d’abord les couples ou les duos de filles. Du coup, on restait souvent les derniers avec Pierre, Eric, Morta et Loulou. « Ils montent dans une belle voiture, » une chance après les mauvaises des journées précédentes, surtout pour le cadreur souvent très mal installé. « Peu après, il faut déjà s’arrêter. Cédric propose de rejoindre une station service. Il explique : » Pour moi, il vaut mieux retourner à la ville, cinq kilomètres en arrière pour attendre dans une station. Mon père me suit. Résultat, on en trouve une cinq minutes après notre arrivée. «
Cependant, au vu du montage, il reste déçu dès le début. » On me voit une nouvelle fois râler, comme pendant le reste de l’étape. Je suis dégoûté. Il y a une caricature énorme. Moi je râle, certaines sont allumeuses, d’autres peureuses. Mais j’ai la conscience tranquille. Ceux qui me connaissent savent comment je suis. Je n’ai rien à prouver aux autres. «
Sur la route vers la mine, lieu de l’épreuve d’immunité, ils croisent le chemin d’un 4X4 qui accepte de les prendre. Gérard raconte ce moment : » On a pris un chemin qui nous a fait perdre du temps mais le chauffeur était tellement sympa. C’est dommage que ça n’ait pas été montré. En plus, il est arrivé deux heures en retard à son travail. Ca nous a touché qu’il ait fait tout ça pour nous donc on lui a donné nos t-shirts du Maracana. «
Finalement les deux Niçois arrivent à la mine en cinquième position soit une place trop tard. Il leur faudra patienter plusieurs heures au soleil le temps que les trois couples de candidats finissent l’épreuve. Un moment qui n’obnubile pas le père et le fils : » Beaucoup d’équipes visaient plus l’immunité et perdaient des forces. Nous n’en faisions pas une fixation même si on voulait y arriver. D’après moi, ce qui comptait, c’était après l’épreuve puisqu’on repartait tous du même point. C’est à ce moment là qu’il faut partir en flèche. «
Sauf que ce jour là, il est déjà 15 heures au moment de repartir, et la fatigue est très présente. Ils mettent finalement deux heures pour parcourir trois kilomètres en voiture et deux à pied. Une situation qui exaspère Cédric, à tel point qu’il pense arrêter l’aventure. Il se remémore ces difficultés : » Il faut se remettre dans le contexte. On n’a pas de nouvelles de nos familles, on ne dors pas bien au chaud, on mange peu. On est 24 heures sur 24 avec la même personne, même si c’est mon père et que ça se passe bien avec lui. Nous avons en permanence un micro sur nous, une caméra qui nous suit. Mon père m’a beaucoup soutenu et il me disait qu’on n’avait pas le droit de lâcher car 15 000 personnes auraient aimé être à notre place. Je me suis senti très mal à ce moment et les images l’ont montré. Mais ils (la production NDLR) ont oublié de montrer la soirée. C’était la plus belle qu’on ait vécu là bas. « Gérard poursuit : » Nous sommes arrivés dans une école, où il y avait un vieux monsieur, un concierge. Je lui ai tout expliqué et il a appelé pour nous faire loger car il ne pouvait pas le faire. Mais il nous a offert une douche et de quoi manger. Quand Cédric a vu ça, il s’est mis à pleurer et a dit qu’il voulait continuer pour lui et pour faire d’autres rencontres comme celle-là. Ce soir là, on a dormi chez un gendarme qui nous a accueilli très chaleureusement. On a eu un repas de ministre. C’était fabuleux. «
Le lendemain, c’est un Cédric revigoré que l’on retrouve. Il trouve une voiture très rapidement, puis une autre. Cette troisième journée est très particulière. Gérard raconte pourquoi : » On ne faisait que se croiser, on est passé de la dernière à la troisième place. C’était une belle course. «
Les deux Niçois ont l’occasion de faire plus ample connaissance avec le couple belge qu’ils prennent avec eux puis avec Morta et Loulou. Cédric revient sur ces rencontres : » On a voulu montrer qu’on était bons joueurs. On a pris Yasmin et Harold dans le même pick-up. Quand on s’est retrouvé tous les quatre sur le bord de la route, Yasmin a dit que la première voiture serait pour nous, pour nous remercier de les avoir pris. «
Même son de cloche pour le jeune Niçois avec l’ancien gendarme et son coéquipier, Morta. » Un peu plus loin, on est monté avec le gendre et le beau-père. D’abord on les a pris, puis ils nous ont pris. Ils nous ont laissé la première voiture puis comme on pouvait pas les remercier à notre tour, on les a laissé terminer quatrièmes vu qu’on est arrivé ensemble. Avec eux, on a passé de bons moments, on a eu de bons délires pendant le trajet, comme quand Loulou a passé cinquante kilomètres sur les genoux de mon père. Dommage que ça n’ait pas été montré. «
A quatre-vingt de kilomètres de Diamantina, leurs routes se séparent. Une dame se propose de payer un taxi à Gérard et Cédric pour qu’ils atteignent la ville d’arrivée. Ces quarante euros payés sont du pain benni pour les deux Niçois qui ne manquent pas de remercier par des cadeaux cette aide providentielle.
Finalement, ils arrivent cinquièmes mais ils regrettent que cette étape ne soit pas éliminatoire. » On s’est emmerdé pour rien « regrette Gérard. Mais ils se réjouissent de passer encore trois jours au Brésil, et n’attendent qu’une chose : » Une étape physique car on pense qu’on est l’une des trois meilleures équipes à ce niveau. On se dit qu’il faudra atteindre la cinquième étape et les marécages du Pantanal. D’autant que malgré le stop et les langues qu’on ne maîtrise pas, je trouve qu’on ne se débrouille pas mal. Concernant Jean-Pierre et Joël, on s’est dit qu’on avait une bonne chance d’arriver à la quatrième étape mais je ne vois pas leur intérêt d’avoir triché. « Cédric, lui, n’avait même pas compris ce qu’il se passait : » Je ne savais même pas que certaines étapes n’étaient pas éliminatoires, et encore moins qu’il y avait un handicap pour les derniers. Pour la triche, je n’avais pas compris la règle moi-même, donc je ne peux pas trop leur en vouloir mais je suis content qu’ils aient eu un double handicap. Quant à moi, j’apprenais tous les jours. «
Il aura l’occasion d’apprendre encore pendant au moins trois jours dans la plus longue étape de l’aventure entre Diamantina et Brasilia. Réponse la semaine prochaine sur M6 pour une route de plus de 1 000 kilomètres.
Crédit photos : M6/Christophe Geral
P.S. : La production a tenu à préciser qu’il y a un très grand nombre d’heures de tournage et qu’il était donc difficile de tout montrer en deux heures. C’est la raison pour laquelle il manque certains passages qui ont marqué Gérard et Cédric.