Après le congrès national de Poitiers qui a confirmé l’élection de Jean-Christophe Cambadélis comme secrétaire national du parti, c’est au tour des instances locales d’élire leur responsable.
Ce soir, les inscrits maralpins auront la possibilité de choisir entre trois candidats : le secrétaire sortant Xavier Garcia (signataire de la motion A celle de la majorité du parti et qui s’inscrit dans la continuité de Patrick Allemand, actuel Vice-Président du Conseil Régional, président du groupe des socialistes et verts au Conseil Municipal de Nice et Métropolitain et longtemps patron de la Fédération 06) , Yann Librati (motion C et ancien conseiller municipal à Nice ) et Tristan Ghertman (motion D, conseiller municipal à Cagnes-sur- Mer).
Le pronostic est en faveur d’une large confirmation de Xavier Garcia.
L’enjeu de cette élection n’est pas tellement celui de la ligne politique des socialistes dans les Alpes-maritimes (par ailleurs exclus de la direction des collectivités locales fortement en main à la droite, sauf exception) mais plutôt la capacité de la nouvelle direction de retrouver un peu d’élan après des années de marginalisation qui ont altéré l’image du parti vis-à-vis d’un électorat désemparé.
La gestion droitière et populiste de Christian Estrosi, d’Eric Ciotti ou de leurs affidés et émules a objectivement coupé l’herbe sous les pieds de celle qui aurait du être l’opposition socialiste et qui, au contraire, s’est effritée par manque de sujets et de capacité de mobilisation.
L’hypothèse, plus que probable, d’une victoire d’une des deux droites à la prochaine élection régionale en décembre mettra encore plus à la marge la gauche en général et les socialistes en particulier.
Dans cette attente, revenons à l’enjeu de la soirée : au delà du résultat, il sera intéressant de vérifier le taux de participation pour comprendre si la base du parti est réactive et capable de répondre présente ou, comme le disent quelques observateurs, elle a vraiment perdu sa route.
Un autre point fort sera le passage générationnel du tandem Allemand-Cuturello qui a géré le parti pendant pour bon nombre d’ années à celui composé de Xavier Garcia et Yann Librati, opposés dans le soutien des motions mais alliés dans la vision du parti
En fait, dans les professions de foi des trois candidats (on y ajoute aussi le troisième candidat en lice, Tristan Ghertman) ) on ne retrouve pas d’éléments de différenciation nets pas plus que l’orientation à se confronter autour de formules creuses et sans aucun intérêt pour les membres et les militants.
La situation est suffisamment compromise et grave pour qu’on essaie d’aller de l’avant et chercher de faire entendre la voix des socialistes dans l’arène politique plutôt que dans les chapelles internes.
Cette volonté on la retrouve dans le propos de Yann Librati, prétendu opposant minoritaire : » nous partageons surtout des aspirations communes à l’ensemble des motions : le renouvellement des cadres, un parti qui s’affirme davantage face à la droite et à l’extrême droite, la volonté de faire réussir la gauche au pouvoir ».
Propos qui trouvent en Xavier Garcia une écoute accueillante: « avec un FN en pleine ascension, nous allons devoir mener collectivement un travail acharné pour ne plus revivre des défaites de l’ampleur de celles des dernières élections municipales et départementales ».
Parce que si on regarde sans indulgence une situation suffisamment alarmante, le maître mot est « renouveau « . Un renouveau qui doit passer obligatoirement par une stratégie de projet pour les Alpes-Maritimes, une stratégie territoriale, une refondation de l’organisation et un renouvellement des cadres et des élus.