Trois jours de concerts gratuits et de qualité destinés à plus de 50 000 spectateurs attendus. Le rendez-vous annuel fait des heureux et tente de renouveler l’engouement latent des Niçois pour la musique classique. Plus de 100 concerts, des expositions, des pièces d’anthologie, des jeunes talents et de prestigieuses têtes d’affiche : le festival C’est pas classique conserve les ingrédients d’une recette à succès.
L’enthousiasme se fait déjà ressentir chez les employés de l’Acropolis. Et pour cause, l’événement prend une ampleur inimaginable depuis son lancement en 2005 par le Conseil Général des Alpes Maritimes. Aussi ces derniers jours pouvait-on contempler les larges banderoles publicitaires aux clés de sol tapissant la carrosserie du tramway. De quoi mettre les petits plats dans les grands. La manifestation, entièrement gratuite, fait carton plein. Dors et déjà, les journées portes ouvertes de ce matin, ainsi que la répétition générale de l’opéra Macbeth mercredi dernier se sont déroulés à guichet fermé.
Pour tous les goûts
L’édition 2008 de C’est pas classique a le mérite de présenter un programme riche et varié. Chaque jour, de 13h30 à minuit, les 12 salles du palais Acropolis abriteront successivement des concerts symphoniques, des master classes de piano, des ateliers pratiques et des contes musicaux. Mais aussi, plus surprenant, des matchs d’improvisation et des concours de Djs. Des spectacles interactifs et ludiques qui ont pour mission, d’une part, attiser la curiosité du grand public, et de l’autre réconcilier les néophytes avec un style musical dont l’approche est dite habituellement des plus pénibles.
« C’est l’éternel problème de la musique classique de nos jours. Il faut sans cesse la réactualiser si on en veut pas qu’elle finisse aux oubliettes ». Franck Dibari prépare cette année le CAPES Musique. Il proposera ses talents de pianiste samedi lors de l’atelier Cantates organisé par l’Ensemble Vocale Universitaire de Nice. Une découverte tous publics des chorals de J.S.Bach et sans partition. « Le but est de décrypter la musique de Bach en rassemblant professionnels et amateurs. Prouver que ce n’est pas un art aussi compliqué que l’on croit ».
Musique gratuite
La gratuité des spectacles reste un facteur important de la manifestation. Outre le métissage des cultures, C’est pas classique prend soin des principaux intéressés. Les amateurs et connaisseurs du genre seront les premiers ravis de cette initiative, les places de concert étant d’ordinaire trop onéreuses. Cela n’empêche pourtant pas le festival d’attirer dans ses filets les plus gros poissons. Pour l’occasion, le label de disques Virgin Classics (la maison discographique de Nathalie Dessay) fêtera ses 20 ans, accompagné entre autres des célèbres Diana Damrau, Philippe Jaroussky, Max Emmanuel Cencic, David Fray, Piotr Anderszenski ou encore Gautier Capuçon.
A ne pas manquer également au programme des grandes soirées, le Video Games Symphony. Un concert de bandes originales des jeux vidéos Obscure 2 et Alone in the dark sur Playstation, composées par Olivier De Rivière, ancien élève du conservatoire de Nice. Une première pour la Côte d’Azur en point d’orgue du festival. Un bémol toutefois, sans doute la rançon du succès. Il faudra affronter les longues files d’attentes pour chaque représentation. Rester patient afin que la musique classique continue d’adoucir les mœurs.