Il était perçu comme l’un des meilleurs de la région. Le contrebassiste Marc Peillon est décédé à 61 ans ce weekend. Figure de la « scène jazz » de la Côte d’Azur, il avait créé plusieurs festivals, notamment à Saint-Jean-Cap-Ferrat ou à Entrevaux, dans l’arrière-pays niçois.*
Nous publions très volontiers l’hommage ému qui lui a rendu Philippe Dejardin.
Au risque de me répéter, je n’étais pas un vieil ami de Marc Peillon ni un partenaire de scène depuis aussi longtemps que beaucoup de personnes qui liront ces lignes mais je lui dois ma renaissance à la fois professionnelle mais également psychologique en 2016. Après trois ans de chomage suite au licenciement économique de chez hamonia mundi, de doutes sur mes capacités, d’angoisses de ne pas retrouver un job à un âge déjà très avancé, il a su répondre à mon appel au secours..
Notre première vraie rencontre remonte seulement en août 2015, au Festival Saint Jazz Cap Ferrat qu’il avait créé en 2011, à l’occasion du concert de Thomas Enhco & Vassilena Serafimova . Nous avions discuté musique mais pas seulement, lui me connaissait plus que l’inverse. C’est aussi cela la patte des dénicheurs dont il faisait partie. Le courant était tout de suite passé, nous partagions les mêmes idées sur l’ambiance et la conception d’un festival, la communication autour, les relations avec les artistes et le public… La convivialité avec le public, les artistes .
En mai 2016, nous nous sommes retrouvés au tremplin jazz de Antibes Jazz Festival – Jazz à Juan où – incroyable mais vrai après son incroyable parcours musical et artistique- il s’y retrouvait pour accompagner la pianiste Ryoko avec Jeröme Achat . C’était Marc, prêt à se remettre en question pour un nouveau projet, la soif de découvrir d’autres horizons musicaux..
Dans le hall de la Médiathèque Albert Camus, Antibes, nous avions de nouveau discuté mais là plus professionnellement car il avait senti que c’était le moment de sceller cette collaboration évoquée un an plus tôt. En août 2016, je devenais son « bras droit » au sein de l’association Pepita Musiques et Cultures et rentrais aussitôt dans le tourbillon du Saitn Jaz Cap Ferrat.
Il m’a redonné confiance en me donnant la responsabilité de propulser son association sur le terrain de la reconnaissance institutionnelle et médiatique. Grâce à lui, j’ai découvert l’envers du décor d’un festival, ses complexités, ses difficultés mais également ses joies uniques comme le privilège de se retrouver en backstage, l’année dernière à boire le champagne avec Rhoda Scott et son lady Quartet Sophie Alour Lisa Cat-Berro & Julie Saury ( qu’il retrouvait sur cette scène après plusieurs années et qu’il avait affectuesement enlacée aux moment des balances).
Quand – dans la foulée du succès du Saint Jazz Cap Ferrat, Jean-François Dieterich, le maire de Saint-Jean Cap-Ferrat et lui décidèrent de créér le prolongement hivernal avec le Saint Jazz Club, il me demanda de le suivre. Aucune hésitation car je savais que nous allions vivre encore de grands moments.
Même si mon statut avait changé vis à vis de Pepita, nous avions gardé et renforcé cette complicité qui allait bien au-delà de la partie musicale et c’est pour cela que c’est bigrement difficile d’écrire ce texte. Et encore plus de choisir une photo.
J’en posterai d’autres quand j’aurai totalement retrouvé mon esprit pour tenter de résumer tout ce que nous avons partagé durant ces années. Que dire de ce pari fou qu’a été ce nouveau festival Jazz Entrevoux à Entrevaux en juillet dernier ? Pour celui, il y a une page particulière.
On devait poursuivre avec ce Concours de Chant « A Hautes Voix » qu’il avait monté avec Christina Collier & Carolyne Shallow et réussissant à convaincre André Manoukian d’en être le parrain..
Pour lui rendre hommage, j’ai choisi cette sublime photo en noir et blanc, prise par Marc Lapolla au Saint Jazz Club le 20 mars 2019, elle le résume à merveille ! MERCI Marc Peillon et tu vas pouvoir en organiser des jams là haut…
Philippe Déjardin