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8 septembre 2024

Le petit paresseux, Une enfance dans le Midi, de Michel Cals (Editions Loubatières), 2010.

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Celui qui parvient à franchir le cap d’un deuxième, sinon d’un troisième ouvrage, mérite à coup sûr le titre d’écrivain, entend-on souvent dans les couloirs des maisons parisiennes d’édition. Après deux premiers romans, « Le glaive et la colombe » (1997) et « La Porte des sables » (2008), Michel Cals abandonne l’énigme des immensités désertiques dans lesquelles il avait souhaité plonger le lecteur et en faire le témoin de ses interrogations, pour revenir avec « Le petit paresseux » sur les terres de ses origines. Habituelle chez l’être humain, la démarche fait sens. Après la découverte d’aussi vastes étendues étrangères, ce n’est plus tout à fait le même homme qui est revenu en occident. L’intime retour sur soi caractérise le style de cette « enfance dans le Midi ». D’étouffante dans son dernier livre, la chaleur est devenue rassurante, enveloppante. Maternelle, oserions-nous écrire si la métaphore psychologique n’était pas si souvent galvaudée.

jpg_parfotook.jpgPeu importe finalement de savoir si l’agrégé de lettres qui enseigne à l’Université de Nice se raconte ou brode des aventures sur une biographie empruntée. Rédigées dans la langue de ce haut-pays languedocien, ces dizaines de petites tranches de vie au rythme soutenu malgré parfois leur côté répétitif, fleurent bon le romarin et la lavande et nous plongent dans une atmosphère authentique et chaleureuse. Au carrefour de « La vie devant soi » et de « Marius », ce subtil mélange de Romain Gary et de Marcel Pagnol nourrit le cheminement initiatique d’un petit garçon qui s’achève par la mort du « pépé » et consacre son entrée dans la vie adulte. Auparavant, le jeune héros aura multiplié les expériences: celle par exemple de la reconnaissance de l’autre en la personne de l’étranger -la description narrative de « Monsieur Allal » est puissante en affects- tandis que la réminiscence des jeux autour du lavoir se veut aussi brève que riche de l’imaginaire infantile. La terre appelle souvent le grand large. Remercions Michel Cals pour cette escapade à taille humaine. Ce troisième roman est à la mesure des gamins qui ornent la couverture: malicieux, curieux, débordant d’énergie. Le « petit paresseux » ne l’est sûrement pas de la vie.

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