PRIX LITTÉRAIRE JACQUES AUDIBERTI 2019
Ce prix littéraire fondé en 1989 par la ville d’Antibes afin de récompenser une œuvre
inspirée par la culture Méditerranéenne, est chaque année décerné par un jury où siège le maire d’Antibes des auteurs, des journalistes présidé par l’écrivain Didier Van Cauwelaert .
Cette année c’est un écrivain égyptien qui est récompensé pour l’ensemble de son œuvre. Alaa El Aswany dont le dernier roman sorti en aout 2019 aux éditions Actes Sud : « J’ai couru vers le Nil ».
L’auteur est tout à fait d’actualité avec les débats sur le voile l’islam et l’islamisme. Le maire D’Antibes Jean Leonetti évoquait ce livre comme une condamnation des extrémismes tant religieux que politiques. On y décèle une belle leçon d’espoir avec le triomphe des gentils contre les méchants.
Didier Van Cauwelaert résume ce livre : Faire du neuf avec du cœur, la mémoire d’un peuple dont le passé est le colonialisme, la corruption. La morale ou la religion ? « Mieux vaut une morale sans religion qu’une religion sans morale » Un retour aux sources originelles de l’islam.
Le président du jury concluait son exposé en parlant de l’auteur interdit dans son pays, en Egypte. Alaa ElAswany concluait la présentation en évoquant les deux malheurs de l’Egypte : l’islamisme et la dictature militaire.
Il nous parle alors de son prochain livre : Le syndrome de la dictature
où il explique les mécanismes du conditionnement des peuples. On les prépare insidieusement à accepter la dictature pour être soit disant protégé. Il parle des dictatures du XX° siècle et démontre comment des hommes comme Hitler ont pu séduire leur peuple.
Cet écrivain est d’actualité car il dénonce à la fois l’islamisme et sa réaction contraire l’islamophobie. Les deux pôles manichéens dont se servent, chez nous même en occident, les partis populistes en exaspérant les peurs et le renfermement sur soi. « J’ai couru vers le Nil » est finalement un message délivré aux égyptiens et aux occidentaux afin qu’ils s’ouvrent les uns aux autres et pour reprendre en concluant le mot du pape Jean Paul II : « n’ayez pas peur. »
Ce prix littéraire est tout un symbole avec un appel à la tolérance contre le fanatisme
et une heureuse coïncidence avec le trentième anniversaire de la chute du mur de Berlin.
Trente ans c’est aussi l’âge de ce prix littéraire.